Créé cette année par la société BeHave, le parcours de formation Before entend initier les étudiants à l’art du réseautage. L’objectif ? Leur apprendre à trouver des opportunités dans le « marché caché de l’emploi », qui représente 75 % des opportunités de travail, selon Jean-Baptiste Morin, fondateur.
Comment avez-vous créé Before ?
J’ai d’abord créé, il y a 5 ans, le modèle d’orientation et de gestion de carrière BeHave permettant aux étudiants de mieux déterminer qui ils sont (Be) et les compétences qu’ils maîtrisent (Have). Le comportement étant central dans un processus de recrutement, le but de mon projet est d’aider les étudiants à créer un climat de confiance dans ce contexte. Or, en travaillant au sein de l’ESSEC Singapour, je me suis rendu compte que la notion de réseautage avait une connotation péjorative auprès des étudiants. J’ai ainsi développé un module plus spécifique, « Before », destiné aux établissements d’enseignement supérieur. Il permet aux étudiants de se familiariser avec l’un des deux piliers de la gestion de carrière : la compétences de l’intelligence du réseau. Mon ambition est d’expliquer que le réseautage repose simplement sur les manières propres à chacun d’adopter le bon comportement face à un professionnel rencontré de manière prévue ou imprévue, formelle ou informelle et qui pourrait devenir un un éventuel recruteur.
En quoi consiste ce parcours ?
L’enjeu principal est de permettre aux jeunes d’accéder au « marché caché de l’emploi » en réseautant pendant la période qui va de l’identification d’un besoin de recrutement au sein d’une entreprise au moment où ce besoin est explicité par les RH dans une offre d’emploi, de stage ou d’alternance. Tout se joue donc lorsque ces annonces sont encore en gestation, donc avant (Before) leur publication. Concrètement, le parcours de formation délivre une pédagogie du réseautage à travers 4 jalons. Un module en e-learning vise à démystifier le marché caché de l’emploi. Ensuite, un atelier est animé par un intervenant qui sensibilise les étudiants aux enjeux des discussions informelles qui peuvent avoir lieu, par exemple, dans une cafétéria. Ensuite, une expérience de VR immersive invite l’étudiant à jouer son propre rôle dans le cadre d’une scénarisation qui fait intervenir un acteur jouant le rôle d’un directeur de département. Plutôt que de se comporter en candidats, les étudiants apprennent à discuter de business de façon à ce que l’interlocuteur se sente en confiance. Enfin, au cours du dernier atelier, les étudiants apprennent à créer des opportunités en temps opportun.
Quels sont vos projets ?
La solution a été officiellement lancée au printemps 2022 puis bêta-testée au sein de 40 écoles françaises d’ingénieurs et de commerce, dont l’EDHEC ou encore l’ESSEC. Une cinquantaine d’écoles, dont l’ESG Rennes, a affiché un intérêt pour la solution et prévoit de l’adopter. Je souhaite maintenant décliner le parcours en anglais pour mieux coller aux besoins des écoles, continuer à prospecter et, enfin, confirmer le business model.