« OpenEdIAG » : le projet prometteur d’une IA « open source » qui rassemble la filière EdTech

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Lancé en juin 2024, OpenEdIAG est un projet de mise à disposition d’un outil d’intelligence artificielle générative sécurisé. Élaboré par un consortium qui regroupe six acteurs de l’Éducation ainsi que deux académies et trois partenaires, l’objectif de l’outil est de personnaliser les apprentissages auprès d’un million d’élèves et d’enseignants.

« Lever les verrous du déploiement de l’IA générative dans l’éducation. » C’est le but d’un projet porté, depuis juin 2024, par une équipe composée de plusieurs acteurs de l’éducation (académies, EdTech comme Vittascience, Stellia ou encore Tralalere). Via la construction d’un outil éducatif d’intelligence artificielle générative, le projet entend favoriser le déploiement d’OpenLLM France dans l’éducation à l’aide de briques technologiques assurant l’accessibilité, l’ouverture, la sécurité, la transparence et la conformité pédagogique. « L’usage de l’IA générative présente d’énormes opportunités dans le domaine de l’éducation. Celle que nous développons sera conçue de sorte qu’elle puisse analyser le profil de la personne, identifier ses lacunes et l’aider à progresser », explique Matthias De Bièvre, fondateur de VISIONS et membre du consortium.

Un outil conforme à un référentiel d’accessibilité

L’outil, qui pourra s’implémenter dans les solutions EdTech de tous les segments scolaires (du primaire au lycée), s’attaque aux problématiques communes rencontrées par les acteurs de l’éducation. « Elles concernent plusieurs thématiques comme la modération, la sécurité de données, le RGPD ou encore la correspondance avec les programmes scolaires », souligne Léo Briand, fondateur de Vittascience, qui porte le projet. Le consortium souligne également l’importance des briques technologiques favorisant l’accessibilité. « Il faut pouvoir faire en sorte que ces IA n’excluent pas les publics en difficulté puisque 3 à 4 % des élèves sont en situation de handicap. L’interface est ainsi compatible avec le Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) qui entrera en vigueur en juin 2025. Le conditionnement de l’IA est, quant à lui, conçu de façon à qu’elle produise des contenus accessibles aux personnes à besoins particuliers », poursuit-il.

Des communs numériques

Concrètement, les membres du consortium développent les briques technologiques individuellement. L’idée du projet est ensuite de les mettre en commun pour que chacun des membres en bénéficie et les installe dans son propre environnement numérique. Résultat : les utilisateurs pourront y avoir accès via les portails de chaque société. « La question n’est pas de développer encore un nouvel outil mais d’intégrer cette innovation dans les solutions déjà éprouvées et adoptées par les acteurs de l’éducation. Les briques sont donc en open source : elles seront un commun numérique pour l’ensemble de la filière. À terme, nous souhaitons que toutes les EdTech françaises puissent les utiliser puisque ces briques répondent à des problématiques communes à la filière », souligne Matthias De Bièvre.

Un autre cas d’usage serait de mettre à disposition une IA générative permettant de générer des exercices de révision personnalisés. « Un éditeur de manuels scolaires pourrait, par exemple, intégrer OpenEdIAG dans ses solutions numériques, récupérer ses exercices de mathématiques et mettre à disposition une IA de révision », illustre Léo Briand. Les élèves peuvent ainsi générer des exercices de révision adaptés à leur niveau pour préparer leurs évaluations.

En attente du soutien de l’État

L’initiative permettra enfin un gain de temps ainsi que des économies aux EdTech qui envisageraient de développer leurs propres briques de sécurité des données ou d’accessibilité. Les porteurs du projet attendent maintenant que le soutien de l’État français soit officialisé. S’il parvient à convaincre les acteurs ministériels, l’outil pourrait être lancé à l’été 2025. « Il est toutefois possible que nous prenions une part de risque pour commencer à développer les différentes briques », conclut Léo Briand.

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