Avec « INCLUDE », l’Université Lyon 1 veut systématiser l’inclusion

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Favoriser l’inclusion de tous les apprenants, c’est ce qui est au cœur du projet INCLUDE porté par l’Université Claude Bernard de Lyon 1, lauréate de l’appel à manifestations d’intérêt « Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur » (DemoES). Sa mission sera de mettre en œuvre des dispositifs innovants avec un ensemble de partenaires universitaires et de la filière EdTech.

Comment utiliser la transformation numérique comme vecteur d’inclusion des apprenants dans les filières du supérieur ? L’Université Lyon 1 entend, avec son démonstrateur national INCLUDE financé à hauteur de 7 millions d’euros, traiter cette problématique en profondeur. « Ce travail nous permettra, avec nos collègues, de lutter contre les disparités géographiques et de favoriser la réussite des étudiants en situation de handicap », explique Philippe Malbos, vice-président en charge du numérique et porteur du projet INCLUDE. Celui-ci a été initié après qu’une enquête réalisée par l’université a montré que les étudiants étaient nombreux à exprimer de fortes attentes en matière de fluidification des liens avec les équipes pédagogiques. « Si les outils numériques et les pratiques comodales ont pu assurer une continuité pédagogique pendant la crise sanitaire, ils restent insuffisants pour créer une véritable interactivité entre les étudiants et leurs enseignants », souligne-t-il.

Dispositifs d’inclusion

Porté par un large consortium (Université Lyon 2, Lyon 3, Région Auvergne-Rhône-Alpes, l’association EdTech Lyon…), le projet entend développer différents dispositifs permettant de prendre en compte l’éloignement géographique et d’autres vecteurs d’exclusion. « INCLUDE mettra en place un dispositif de formations parallélisées, c’est-à-dire qui s’organisent à la fois sur les campus métropolitains et en simultané, en mode synchrone grâce à des campus connectés », détaille Philippe Malbos. L’université prévoit d’opérer sa première expérimentation en septembre 2022 en permettant à 50 étudiants de première année de pouvoir suivre leur formation en s’appuyant sur un dispositif basé sur des pratiques d’innovation pédagogique et des technologies numériques. L’équipe fera ensuite évoluer ce projet pédagogique global pour l’ensemble des étudiants en l’adaptant davantage aux troubles de l’apprentissage. « Nous devons faire en sorte de pouvoir former la plus large classe d’âge au plus haut niveau d’études », résume-t-il.

Plusieurs outils numériques

Les équipes impliquées dans le projet devront ainsi définir un « environnement pédagogique global » dans lequel elles feront évoluer les campus dans l’objectif d’offrir un « accès démocratisé à l’enseignement supérieur », ajoute-t-il. Les moyens déployés seront multiples : pédagogies synchrones et asynchrones, média-centers, plateformes numériques, expériences pédagogiques immersives (réalité virtuelle et augmentée…), salles pédagogiques connectées… « L’objectif est de fournir les outils appropriés pour créer un environnement où les enseignants et les étudiants  se trouvent dans la même posture naturelle qu’en présentiel », explique-t-il. Le démonstrateur mettra aussi en place un « lab d’innovations en pédagogies inclusives » qui proposera un ensemble d’ateliers où se réuniront des équipes pédagogiques, des chercheurs et une vingtaine d’acteurs de la filière EdTech. Leur mission sera de déployer un environnement basé sur des réseaux sociaux renforçant l’interactivité, une plateforme vidéo unique ainsi qu’un espace scientifique interactif et open-source. « Nous nous focaliserons également sur des pratiques comme le micro-learning afin de fournir des conditions propices à la réussite », souligne Philippe Malbos.

Continuum de compétences

INCLUDE vise également à enrichir le répertoire des pratiques d’enseignement et à offrir aux apprenants des cursus personnalisés, « adaptés à leurs spécificités, aussi bien pour l’acquisition des connaissances et des compétences que pour l’expression de leurs capacités », poursuit Philippe Malbos. Parmi les gros sujets qui seront au centre des pratiques d’enseignement, les enjeux de l’empreinte environnementale et du dérèglement climatique. Un axe « continuum de compétences » visera, quant à lui, à mettre en place un processus de certification permettant aux étudiants de bénéficier d’une validation pérenne de leurs compétences et micro-compétences. « Sur ce volet, un projet innovant consistera à sécuriser ces compétences sur la blockchain », conclut Philippe Malbos.

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