La propulsion qu’elle a connue depuis la crise du Covid-19 est énorme. Et pour cause, ses effectifs ont doublé depuis la rentrée de 2019. Si l’ENACO (École nationale privée de commerce) a le vent en poupe, c’est parce que les étudiants n’ont plus autant de réticence à se former à distance, selon Hélène Lejeune, fondatrice et présidente directrice générale.
Pouvez-vous présenter ENACO ?
ENACO est une école de commerce digitale privée fondée en 2006 et associée à la Fédération Européenne des Écoles (FEDE). Nous proposons des BTS, des Bachelors, des titres professionnels, des formations qualifiantes ainsi que des Mastères européens, qui sont des diplômes reconnus aussi bien en France qu’en Europe. Nos formations sont soumises au contrôle pédagogique de l’Éducation nationale. Au total, ce sont 57 formations à distance que nous proposons dans des domaines comme le management, la finance, le tourisme, la communication ou encore l’immobilier. En créant cette école entièrement digitale, mon but était de démocratiser l’accès à une éducation de qualité pour des étudiants empêchés de se déplacer en France, se trouvant à l’étranger ou désirant simplement pouvoir se former à distance.
Quel a été l’impact de la crise du Covid-19 sur votre école ?
Elle a doublé nos effectifs par rapport à 2019. L’école dénombre actuellement 20 000 étudiants en cours de formation (dont 10 % qui se trouvent à l’étranger) et 400 collaborateurs (enseignants présents sur le campus numérique et intervenants ponctuels). La crise et l’enseignement à distance qu’elle a imposé ont fait davantage connaître la formation numérique, réveillant ainsi l’intérêt des publics et changeant la perception et les mentalités quant à la capacité de se former grâce aux outils numériques. Nous remarquons d’ailleurs que la formation à distance attire des étudiants très proactifs, séduits par l’idée de se prendre en charge. Mais tout en appréciant la cohésion d’équipe rendue possible par les canaux de communication que nous avons mis en place entre les enseignants et leurs élèves.
Comment se déroulent les formations ?
Les étudiants ont accès 24h/24 à leurs espaces de cours numériques. Une équipe d’enseignants et une équipe pédagogique sont présentes pour répondre à leurs questions, échanger avec eux, les accompagner… La préparation des diplômes étant de durée assez longue, nous offrons une panoplie de modes d’apprentissage : mise à disposition de vidéos, d’animations pédagogiques, d’exercices à réaliser… Les étudiants doivent également réaliser des projets pédagogiques et des projets professionnels. Une partie des apprentissages se déroule en différé via une consultation indépendante des ressources. Une autre en synchrone à travers l’organisation de classes virtuelles animées en direct par les enseignants. Les étudiants ont également la possibilité de prendre rendez-vous avec leur professeur s’ils désirent un échange plus personnalisé. Notre but est de faire jouer plusieurs modes de transmission de compétences pour que chaque apprenant s’y retrouve
Quelles solutions éducatives utilisez-vous ?
Nos outils numériques (de partage de cours, de chat, de classes virtuelles…) sont tous natifs. Nous sommes propriétaires de notre campus numérique que développe et actualise de manière régulière une équipe de 20 ingénieurs en innovation pédagogique. Nos approches pédagogiques sont à la fois traditionnelles et tournées vers les nouvelles technologies. Nous considérons qu’il faut utiliser ce qui est le plus pertinent pour l’apprenant, quitte à être parfois un peu « classique ». Par exemple, lorsqu’il est question de micro-learning, qui peut s’avérer une bonne méthode d’assimilation (nous développons d’ailleurs une application qui permet d’étudier sur son smartphone), nous préférons être prudents. Ce n’est pas le moyen le plus adéquat pour se former lorsqu’on prépare un Mastère. Nous essayons donc de nous adapter aux profils des apprenants, tout en nous conformant à un référentiel académique défini.
Comment évaluez-vous vos étudiants ?
Les élèves ont recours à des instruments d’auto-évaluation (quizz, questions ouvertes…) et sont soumis à des évaluations via des rapports à rendre ou des études de cas. Nos examens sont, quant à eux, organisés soit par l’Éducation nationale soit par la FEDE (pour les Bachelors et les Mastères). Ceux organisés par la FEDE se passent de manière digitalisée, évitant ainsi à des étudiants très dispersés géographiquement, que ce soit en France ou à l’étranger, de se déplacer. Ils prennent généralement la forme de présentation de soutenances par visioconférence.
Quels sont vos projets ?
Nous voudrions investir d’autres espaces géographiques, en particulier les pays d’Afrique francophone où la population, très jeune, exprime une forte appétence pour les diplômes français des écoles de commerce, mais sans pouvoir pour autant voyager et assumer les frais de scolarité que ces écoles exigent. Nous prévoyons également de développer nos parcours de formation. Ces derniers seront davantage tournés vers des domaines comme le marketing digital ou la stratégie d’entreprise. Enfin, nous souhaitons mieux structurer nos partenariats avec d’autres établissements en vue de proposer des programmes communs permettant aux étudiants de ces écoles de compléter leur formation par les nôtres et d’être doublement diplômés.
