L’intérêt pédagogique de la vidéo en tant que complément à l’enseignement classique se confirme de plus en plus. C’est ce que constate celui qui se fait appeler « Maître Lucas » et qui a développé une offre de vidéos structurée pour les élèves du primaire. Les explications de Lucas Schildknecht, à l’initiative du projet.
Comment avez-vous commencé à vous consacrer aux vidéos pédagogiques ?
J’ai été professeur des écoles à partir de 2008. Cette expérience de 7 ans a été suivie d’une expérience professionnelle d’enseignement aux États-Unis. Également passionné de numérique, j’en ai profité pour me former à tous les aspects de la technologie : codage, solutions numériques pour la différenciation… Lors d’une rencontre avec une conseillère pédagogique, nous avons pensé à la conception de capsules vidéo à des fins pédagogiques pour les enfants, ce qui n’existait pas à l’époque. Je me suis ainsi familiarisé avec les logiciels de constitution de vidéos et, en 2017, j’ai commencé à concevoir mes propres capsules pédagogiques sur YouTube. De format court, elles abordent des thématiques de classe qui collent au programme scolaire. J’ai constaté qu’elles permettaient d’engager davantage les élèves et de leur donner de meilleures représentations de certaines notions scolaires abstraites (la mesure des volumes par exemple). J’envoyais mes vidéos aux familles et, en classe, je revenais sur ces éléments avec mes élèves.
Que proposez-vous aujourd’hui ?
Mon cousin, qui est formé au digital, et moi-même avons constaté que le taux d’engagement des vidéos publiées sur YouTube était suffisamment important pour professionnaliser le projet. Nous avons alors créé le site « Maître Lucas » dans l’objectif de combler le manque de contenus pédagogiques destinés aux écoliers. Les capsules concernent particulièrement le français, les mathématiques et les sciences et se destinent aux élèves du CP au CM2. Concrètement, j’élabore un script, je le confronte avec les programmes scolaires, je réalise les vidéos et je les poste sur YouTube et sur le site. Je les accompagne de cartes mentales, d’explications pour les parents, de jeux numériques… Récemment, j’ai créé un programme payant de soutien scolaire aux élèves de CP. Il propose 350 vidéos d’entraînement en français et en mathématiques. Les publics visés sont les parents d’élèves mais également les communes car je souhaiterais faire de ce programme un complément éducatif s’inscrivant dans un scénario pédagogique.
Quels sont vos projets ?
Je participe au salon Educatec Educatice, dans le cadre d’une conférence portant sur les intérêts pédagogiques, mais aussi les limites de l’usage de la vidéo. Ce sera un temps de partage d’expérience que j’espère fructueux. Nous espérons également élargir notre programme de soutien scolaire à toutes les classes du primaire. Nous sommes, enfin, en discussion avec des maisons d’édition et des entreprises EdTech sur des projets de partenariat visant à démocratiser le soutien scolaire basé sur les vidéos éducatives.
