Comment mieux intégrer les élèves DYS en classe ?

Pinterest LinkedIn Tumblr +

C’est une question qui sera soulevée lors du salon Educ@Tech, qui se déroulera cette semaine à Paris. Et pour cause : les élèves DYS rencontrent encore des difficultés d’insertion tant les éléments à prendre en considération sont nombreux pour les professeurs. Cinq conseils pour mieux les accueillir en classe.

Repérer les premiers signaux d’alerte

L’identification des élèves potentiellement DYS est un geste professionnel fondamental pour prévoir un accompagnement adéquat. « Si un professeur a repéré une pierre d’achoppement chez un élève en classe, il doit convoquer ses parents afin qu’ils l’emmènent chez un orthophoniste, qui établira un bilan », explique Sylvie Fabre-Besombes, administratrice bénévole au sein de l’association Apeda DYS. Parmi les signaux d’alerte : des difficultés de lecture, de tracé d’écriture (dysgraphie ou dyspraxie), de développement du langage oral (dysphasie) mais également des problèmes de concentration, d’insertion ou de mémoire. « L’idéal est d’être formé en formation initiale et continue à l’identification et à la prise en charge scolaire de ces troubles. Les professeurs peuvent aussi s’informer sur Internet en consultant des MOOC spécifiques élaborés par des professionnels », explique Laetitia Branciard, vice-présidente de la Fédération française des DYS  – pôle scolarité et numérique.

Adapter sa pédagogie

Les enseignants doivent savoir que les troubles DYS sont durables. « Il est possible de mettre en place des compensations pour arriver à les dépasser, mais il n’est pas possible de les corriger », assure-t-elle. Ils peuvent ainsi recourir à des outils et des techniques de remédiation. Par exemple, lorsqu’il s’agit de lecture, il est possible de recourir à la littérature audio ou encore, dans la marge d’un récit, de noter un schéma narratif au fur et à mesure des paragraphes correspondants afin d’aider l’élève à suivre la progression de l’histoire. Concernant l’écriture, à partir de la 4ème, les professeurs peuvent inciter les élèves à utiliser des outils de traitement de texte ou de retranscription de textes dictés oralement, comme l’explique Célia Guerrieri, professeure de lettres à l’académie de Nice, dans ce guide destiné aux enseignants.

Faire travailler des élèves DYS en binôme

Même s’ils sont dans des cas de figure différents, faire travailler ensemble deux ou trois élèves DYS peut se révéler bénéfique pour leur apprentissage. « Durant une année scolaire, j’ai eu deux élèves DYS dans la même classe de seconde, l’un, dyslexique, l’autre, dyslexique et dyscalculique. Lorsque l’activité prévue avec le reste de la classe ne me semblait pas productive pour eux, je leur donnais une activité particulière en autonomie, souvent la recherche et l’étude d’un champ lexical. La finesse de leur analyse à la fin de l’année scolaire était remarquable », témoigne ainsi Célia Guerrieri.

Encourager et valoriser

S’il est utile d’adapter la pédagogie selon les spécificités des DYS, c’est aussi pour valoriser leur potentiel et leur donner confiance en eux. « On ne peut pas demander à un enfant qui présente une dysgraphie sévère de recopier des textes qui seront illisibles et qu’il ne pourra utiliser ni pour apprendre ni pour réviser », indique Laetitia Branciard. Il faut donc s’orienter vers des ressources adaptées, comme des manuels scolaires dédiés proposés par des éditeurs comme les éditions Retz. « Puisqu’il s’agit d’élèves qui manquent souvent de confiance en eux, il ne faut pas hésiter à flatter leur égo ! Cela les incite à progresser », assure pour sa part Sylvie Fabre-Besombes.

Recourir aux outils numériques

Plusieurs logiciels informatiques permettent d’adapter les textes, d’y intégrer une syllabisation, du surlignage… Par exemple, LireCouleur met en évidence les sons et les syllabes de différentes manières et permet à l’utilisateur d’accélérer dans le décodage. Ridisi est un traitement de texte en ligne permettant de proposer des textes décodables par les élèves en cours d’apprentissage de la lecture en combinant de nombreux systèmes d’aides. « Le professeur peut aussi mettre à disposition le support numérique de son cours, qui serait alors plus accessible aux DYS. En effet, ils ont généralement plus de facilités avec l’écriture électronique. Par ailleurs, avoir leurs cours en version numérique leur permet, avec leur ordinateur, de les vocaliser, de coloriser le fond, de changer l’espacement entre les mots… Cela leur donne un accès facilité au savoir et leur faire gagner en autonomie », pointe Laetitia Branciard.

Share.