Comodalité : les trois bonnes pratiques dont les enseignants peuvent s’inspirer

Pinterest LinkedIn Tumblr +

L’un des objectifs du Louvain Learning Lab (LLL) est de professionnaliser le métier d’enseignant. En plus de proposer plusieurs types d’accompagnement, le Lab de l’université belge publie des cahiers pédagogiques. Le dernier en date fait la part belle aux initiatives mises en place par les enseignants pendant les confinements, en matière d’enseignement à distance et de comodalité. L’occasion, pour les professeurs français, de s’inspirer alors que la situation sanitaire se tend en France.

  1. Un cours rythmé comme « une valse à quatre temps »

 Objectif : Crise sanitaire oblige, les enseignants de l’UC Louvain ont été contraints de mener des cours avec des étudiants présents en salle et d’autres présents à distance. Leur enjeu était de « pouvoir structurer le cours pour fournir des interactions de qualité aux uns comme aux autres, dans le cadre d’une séance pédagogique comodale, en synchrone », explique, dans le cahier, Isabelle Demeulenaere, de l’Institut des langues vivantes, qui a mené cette séance dans le cadre d’un cours de néerlandais.

Préparation : Les étudiants ont été répartis en deux groupes de manière aléatoire afin d’assister aux cours alternativement en présence et à distance. Tous ont été invités à créer une partie de la séance de cours. En l’occurrence une vidéo de présentation de la thématique du cours (sur Prezi) et une activité d’interaction (type brainstorming, jeu de rôle, débat).

Déroulement : Pour que la séance soit efficace, elle a été divisée en quatre temps. Le premier consiste à regarder la vidéo de présentation des étudiants et à mener l’activité d’interaction. Que ce soit en salle ou via Teams, c’est en petit groupe de 4 que les étudiants interagissent. Le second temps se concentre sur les étudiants physiquement présents : ils réalisent des exercices en sous-groupe avec l’aide de l’enseignant tandis les étudiants à distance réalisent les mêmes exercices en sous-groupe mais en autonomie. Le troisième temps est le même que le second, à la différence que les étudiants travaillent individuellement. Le quatrième temps libère les étudiants en présentiel et se concentre sur ceux qui sont à distance : ils peuvent poser leurs questions à l’enseignant sur les concepts mal compris.

  1. La transmission de contenus via des « groupes miroir »

Objectif : La crise sanitaire a fait émerger deux difficultés pour les enseignants de l’UC Louvain : l’impossibilité d’accueillir les 700 étudiants inscrits au cours dans un amphithéâtre exceptionnellement limité à 200 places et la limitation du nombre d’étudiants imposée par Teams (maximum 300). La constitution de sous-groupes a été une piste exploitée.

Préparation : La première étape est la constitution des sous-groupes, composé de 4 à 7 étudiants et nommé par des lettres.

Déroulement : Durant les semaines paires, deux étudiants issus des groupes allant de la lettre A à K sont présents physiquement dans l’amphithéâtre et deux étudiants des sous-groupes allant de K à Z suivent le cours à distance, via Teams. Les autres étudiants qui composent les groupes ne participent ni au cours en présentiel, ni en distanciel. Ils découvrent la matière du cours de manière autonome grâce aux étudiants qui y ont assisté. Ces derniers doivent s’assurer de la transmission et de la compréhension du contenu du cours. Un temps collectif qui regroupe les étudiants présents physiquement et à distance est généralement utile pour leur permettre de s’approprier les contenus enseignés. Lors des semaines impaires, le système est ensuite inversé. « L’enseignant sensibilise les étudiants présents physiquement ou virtuellement à l’importance de leur rôle et à la nécessité de pouvoir suffisamment s’approprier le cours pour pouvoir le transmettre et l’expliquer aux étudiants qui ne sont pas présents », explique Matthieu de Nanteuil, professeur à la Louvain School of Management.

  1. Un cours comodal soutenu par des « cartes fonctions »

Objectif : Dans cette situation aussi, les enseignants de l’UC Louvain cherchait à mener un cours auprès de 400 étudiants dans un amphithéâtre impacté par une jauge, du fait de la crise sanitaire. Plutôt que de réaliser le cours cinq fois de suite en présentiel, les professeurs ont imaginé un dispositif en comodalité permettant aux étudiants de bénéficier de la même qualité d’enseignement, qu’ils soient en salle ou à distance.

Préparation : Pour susciter une dynamique de travail quotidienne au sein de sous-groupes, il a été décidé d’attribuer des « cartes fonctions » aux étudiants. Chacune de ces cartes était caractérisée par un rôle : le porte-parole (contact entre les étudiants, le professeur et le groupe), le secrétaire (chargé d’archiver à moyen et long terme), l’animateur (pour gérer les échanges), le scribe (chargé d’archiver à court terme) et le gardien du temps.

Déroulement : Les étudiants qui peuvent assister physiquement au cours sont deux représentants de chaque sous-groupe, en l’occurrence le porte-parole et le secrétaire. Chaque semaine, les rôles changent afin que tous les étudiants puissent au moins une fois profiter d’une expérience de cours en présentiel. Les étudiants qui suivent le cours via Teams posent leurs questions par l’intermédiaire de leurs représentants. C’est eux qui interpellent ensuite l’enseignant en salle. « L’objectif de cette méthode est de diminuer les interactions avec l’outil numérique et de faciliter la gestion des questions grâce à la participation des étudiants en présence », explique Xavier Bollen, enseignant en BAC 1 à l’École Polytechnique de Louvain.

Share.