Former 8500 collaborateurs chaque année : c’est la mission de Deloitte France, qui s’appuie sur plusieurs modalités de formation notamment le présentiel. En juin prochain, le cabinet d’audit et de conseils envisage d’inaugurer, à Marne-la-Vallée, sa « Deloitte University », un campus éco-responsable. Les éclairages de Julien Ricard,responsable learning.
Quelles sont les priorités du groupe Deloitte en matière de formation ?
Chez Deloitte, 100 % des collaborateurs se forment chaque année. Nous sommes attentifs à ce que l’apprentissage soit continu à toutes les étapes de la carrière, que l’on soit assistant à l’audit ou partner. Par ailleurs, dans nos parcours, la majorité des programmes de formation est consacrée au développement de la technique et de la méthode de travail, afin que les collaborateurs acquièrent les standards de ce que nos clients attendent partout dans le monde. Un autre axe de nos formations concerne la « connaissance client », c’est-à-dire la connaissance des secteurs d’activité dans lesquels Deloitte intervient (services financiers, commerce et retail, science et santé…) Nous déployons également un volet consacré à la maîtrise de la bureautique, des outils d’analyse de la data, de gestion de projet… Enfin, le leadership et les soft skills tiennent une place primordiale. Il s’agit de formations managériales visant à aider nos collaborateurs à incarner les valeurs de Deloitte.
Portez-vous une stratégie particulière en matière de choix des modalités pédagogiques ?
La crise du Covid-19 a été un accélérateur de pratiques digitales en formation. Elle a produitun effet d’aubaine qui s’est traduit par un rapprochement entre la situation de travail de la situation d’apprentissage, ce qui est le graal de tout responsable formation qui considère quetravailler, c’est apprendre. Pour autant, nous promouvons aujourd’hui un rééquilibrage. Au sortir de la crise, nos formations se dispensaient, à parts égales, entre présentiel, classe virtuelle et e-learning. Aujourd’hui, 45 % de nos formations se tiennent en salle, contre 25 % en classe virtuelle et 35 % en e-learning. Ce mouvement de retour vers le présentiel est important car nous considérons que les émotions sont essentielles pour faire éclore davantage les talents de nos équipes. Pour nos nouveaux managers, nous déployons d’ailleurs un programme de formation qui prévoit une immersion de trois semaines et demie sur le campus de HEC afin que les cohortes de collaborateurs se forment aux côtés d’experts européens sur des thématiques comme l’intelligence artificielle, la data, la durabilité…
Sur quels outils digitaux vous appuyez-vous pour administrer vos formations en e-learning ?
Puisque nous appartenons à un réseau mondial, nous bénéficions des outils qui sont mis à notre disposition par Deloitte Global. Au sein de notre LMS, tout collaborateur peut accéder à ses parcours d’apprentissage (qui concernent la technique, les secteurs d’activité, la professionnalisation et les soft skills), à son historique, aux formations qu’il peut ou doit réaliser. Nous nous appuyons également sur notre plateforme CURA, qui est un outil EdTech de curation de contenus de formation formels ou informels (vidéos, tutoriels, articles…). Les collaborateurs, qui sont plus de 2000 à s’y connecter régulièrement, y trouvent des contenus d’experts de Deloitte, des ressources d’éditeurs externes et d’autres qui sont produites par des pairs. L’atout de cette plateforme, c’est qu’elle fonde ses recommandations de contenus sur un algorithme basé sur une intelligence artificielle. En fonction des centres d’intérêt de l’utilisateur, CURA suggère les ressources les plus affinées.
Quels sont vos principaux projets en matière de formation ?
En juin prochain, nous prévoyons l’installation, à Marne-la-Vallée, de Deloitte University EMEA. Ce campus, qui est conçu sur des principes d’éco-responsabilité, permettra de formerchaque année 22 000 collaborateurs de l’ensemble de la région EMEA. Ces derniers pourront y vivre des expériences d’apprentissage collectives ou en petits groupes sur les soft skills, les rituels de passage de grade et de promotion dans l’entreprise… En plus de donner à nos collaborateurs français une exposition internationale, l’objectif de l’université est de développer les connaissances des secteurs d’activité et le leadership. Les espaces d’apprentissage seront, quant à eux, pensés de façon à ce qu’ils soient modulables : ils pourront se diviser, se réunir et embarqueront des technologies pour réaliser des expériences immersives. Encore en phase de démonstrateur, le campus évoluera à mesure que l’équipe pédagogique de l’université avancera dans son travail de veille sur les modalités d’apprentissage du futur.
