Educatec : L’hybridation est-elle vraiment le futur de l’éducation ?

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La question, posée dans le cadre d’une conférence organisée à l’occasion du salon Educatec-Educatice, est sur toutes les lèvres depuis le début de la crise du Covid-19, qui a fait émerger de nouvelles pratiques en matière d’apprentissage. Articuler le présentiel et le distanciel est-il le prochain challenge des enseignants ? Réponses.

 La crise du Covid-19 a été un accélérateur de transformation. L’idée, maintes fois soulevée ces derniers mois, semble mettre tout le monde d’accord dans la sphère de l’éducation. Ce mercredi, le salon Educatec-Educatice a souhaité pousser plus loin la réflexion en s’intéressant aux impacts durables de la pandémie sur les modalités pédagogiques. Au cours d’une table-ronde, qui s’est tenue lors du premier jour du salon, une question était sur toutes les lèvres : à quoi ressemblera l’avenir de l’éducation ? Pour les experts, la réponse est quasi-unanime. « Maintenant que la crise sanitaire a fait tomber les barrières en matière de technologie, il est temps de se consacrer à la pédagogie. La prochaine étape sera celle de la multimodalité : les enseignants devront apprendre à s’adresser à la fois à des étudiants qui seront présents et à distance. Leur relation sera « phygitale ». Cette hybridation de l’éducation permettra aux écoles de toucher de nouveaux publics », a expliqué Jean-Pierre Berthet, directeur délégué au numérique à Sciences Po. Un avis partagé par Olivier Lamirault, directeur innovation & technologies éducatives au sein d’EM Normandie. « À l’avenir, nous avons intérêt à construire des parcours à la carte et permettre aux étudiants de composer eux-mêmes leurs cursus. Nous pouvons même imaginer qu’une intelligence artificielle suggèrera, aux étudiants, des modules pédagogiques en fonction de leur profil », a-t-il illustré.

« Le début d’une histoire passionnante »

L’hybridation de l’éducation est déjà à l’œuvre dans certaines écoles. À Sciences Po, de nouveaux usages sont nés de la crise et marquent le début d’une hybridation prometteuse. « Certains de nos enseignants enregistrent des capsules vidéo où ils se mettent seuls en scène afin de varier leurs formats de contenus tandis que certains de nos étudiants organisent, sur Zoom, des réunions « muettes » pour se rapprocher le plus possible de l’ambiance de travail silencieuse de la bibliothèque », a témoigné Jean-Pierre Berthet. Si l’éducation devient hybride, les professeurs devront toutefois changer de posture, notamment en salle de classe, « où ils ont encore tendance à oublier les élèves qui sont à distance au profit de ceux qui sont présents », a constaté Olivier Lamirault. Pour autant, « la technologie devra s’effacer », ajoutant qu’il était « hors de question que les enseignants doivent gérer une régie technique. » Pour Etienne Aubourg, CIO Advisor de chez Zoom, « ce n’est que le début d’une histoire : demain la réalité augmentée et la réalité virtuelle apparaîtront dans l’univers de l’éducation et nous feront vivre des moments tout aussi passionnants », a-t-il raconté. Pour que l’hybridation de l’éducation soit réussie, il faudra toutefois veiller à ne pas laisser des élèves sur le bord du chemin, comme ça a parfois été le cas pendant les confinements. « Il faut torpiller l’idée de « digital native ». Tous les jeunes ne sont pas des usagers du numérique. Heureusement, cette fracture numérique n’est pas insurmontable », a rappelé Eunice Mangado Lunetta, directrice déléguée de l’AFEV.

 

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