Qui n’a pas gardé en tête les cartes murales des salles de classe illustrant l’anatomie du corps humain ? Efficace, ce support pédagogique a néanmoins fait son temps. eduMedia l’a bien compris. En exploitant le potentiel du numérique, la société bordelaise édite des animations pédagogiques basées sur la simulation numérique que les professeurs peuvent projeter sur les écrans de leurs classes. Le récit de Christophe Monnerie, co-fondateur.
Comment est née la société eduMedia ?
Nous avons fondé la société d’édition eduMedia en 2003 en vue de créer des contenus éducatifs numériques. Notre site web poursuit le même objectif que l’affichage de planches murales dans les salles de classe : vulgariser l’information scientifique. Si les planches physiques constituent un excellent support d’enseignement, exploiter le numérique permet d’illustrer encore mieux le propos pédagogique. Plutôt qu’une image statique, la simulation numérique produit des contenus dynamiques permettant, par exemple, de voir un cœur en train de battre ou un jet de projectile. C’est ce que proposent nos capsules éducatives, qui sont conçues par une équipe de pédagogues et de développeurs. Accessibles par abonnement sur notre site, nos ressources comprennent également des vidéos et des quizz et peuvent être re-paramétrées par les enseignants en fonction de leurs objectifs pédagogiques. Disponible en 9 langues, le catalogue thématique comprend environ 1000 ressources interactives alignées sur le programme scolaire des écoles, des collèges et des lycées.
Vous avez récemment édité un jeu ludo-éducatif, « Alec », pour les 4-10 ans. En quoi consiste-t-il ?
Le jeu, qui existait déjà à Québec sous une autre appellation et dont nous avons racheté les droits, vise à soutenir l’apprentissage des fondamentaux des mathématiques et du français par l’exploration d’univers ludiques. En jouant, les enfants apprennent à lire et à compter et approfondissent, sans s’en rendre compte, les notions abordées en classe. Ils peuvent, par exemple, apprendre à maîtriser la comparaison dans un univers où des druides s’affrontent et où il est possible de positionner entre deux nombres les signes « supérieur », « inférieur » ou « égal ». Le jeu, qui couvre l’ensemble du programme scolaire, de la maternelle au CE1, est en libre accès en France et en Suisse jusqu’à fin juin. Selon les 200 écoles qui l’ont adopté à Québec, où il est commercialisé depuis février, « Alec » a particulièrement été apprécié par les enfants en situation de handicap en raison de la bienveillance de son univers, conçu pour être non compétitif.
Quelles ambitions poursuit eduMedia ?
Plusieurs chantiers techniques sont prévus puisque notre catalogue, qui s’appuie sur les outils de l’informatique, doit être sans cesse réactualisé et développé. Nous envisageons d’enrichir « Alec » par des « gourmandises » : des histoires, des récompenses, des temps récréatifs… Nos ressources se veulent également en lien avec l’actualité scientifique. Nous venons, par exemple, de publier un dossier scientifique visant à expliquer l’apparition des épidémies, le fonctionnement des virus, la mise en marché d’un vaccin… Enfin, notre catalogue de learning objects pourra être appelé à évoluer en fonction des besoins et des manques signalés par nos utilisateurs.
