Gymglish parie sur l’impact des émotions dans l’apprentissage

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Favoriser les efforts concis et réguliers, miser sur la contextualisation de l’apprentissage et parier sur l’impact des émotions sur la consolidation des acquis… Tel est, depuis 2004, le projet de Gymglish, plateforme e-learning de cours de langues implantée dans plus de 100 pays. Les explications de Benjamin Levy, co-fondateur.

Pouvez-vous présenter Gymglish ?

Gymglish est un mot-valise composé de « gymnastics » et « english ». Tous deux passionnés de langues étrangères, mon associé et moi considérons en effet que tout comme la pratique du sport, l’apprentissage doit être basé sur des efforts réguliers et fournis sur le long terme, et non des sessions ponctuelles, qui pénalisent la mémorisation. En 2004, nous avons créé la solution de cours de langues en ligne, que nous acheminions par e-mail, en pariant sur la promesse de l’e-learning. Nous proposions déjà des sessions d’apprentissage courtes, dynamiques et personnalisées, des initiatives qui correspondent aujourd’hui au micro-learning et à l’adaptive learning. Par ces deux démarches, nous voulions surtout répondre à la problématique du manque d’assiduité des apprenants qui s’inscrivaient sur les plateformes d’apprentissage en ligne dans les années 2000. Plus de la moitié, en effet, finissait par abandonner en raison du manque d’interaction et de personnalisation des parcours.

Que propose votre plateforme ?

Gymglish propose des cours de langues (français, anglais, allemand et espagnol) basés sur l’auto-apprentissage. Elle délivre des contenus scénarisés et humoristiques auxquels nous essayons d’apporter une profondeur éditoriale et culturelle. La solution propose des sessions d’apprentissage de 10 minutes, à travers des abonnements pouvant durer de 6 mois à 3 ans. Il s’agit de cocktails de contenus qui varient selon les attentes et les lacunes des utilisateurs. Notre approche pédagogique est à l’inverse de celle enseignée à l’école : à partir d’histoires, l’outil pose des questions et en fonction des réponses, il active des points pédagogiques, plus théoriques, ciblés sur les lacunes. En fin de leçon, l’apprenant reçoit un extrait de littérature, de cinéma, de musique ou une citation de la langue enseignée en lien avec la leçon du jour. Délivrant une certification reconnue par France compétences, la plateforme a été adoptée par une communauté de plusieurs centaines de partenaires et d’écoles de langues dans une centaine de pays.

Vous vous intéressez à l’impact des émotions sur l’apprentissage. En quoi cela se traduit dans vos contenus ?

Dès qu’un utilisateur s’inscrit sur la plateforme, il reçoit une vidéo racontant une histoire humoristique en guise de première leçon. Les histoires que nous racontons se veulent riches, les langues étant inscrites dans une culture en lien avec l’art, l’histoire, des situations personnelles ou professionnelles… Pour concevoir ces contenus, nous nous sommes inspirés des données des sciences cognitives, qui ont démontré l’impact des émotions, de la récurrence et du contexte d’apprentissage sur la mémorisation et la motivation. Par exemple, si l’on vous donne une liste de verbes irréguliers à réviser, vous saurez les conjuguer le jour de l’examen, mais finirez sans doute par tout oublier plus tard. C’est la méthode académique classique. En revanche, si on vous les présente sous la forme d’extraits de films drôles, vous aurez plus de chances de les mémoriser à long terme. Les extraits culturels permettent aussi de mémoriser des tournures de phrase, des expressions…

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