Lancée en mai 2024, Hello Récit est une solution d’écriture sous format physique. Son objectif est d’inciter les enfants à quitter les écrans et à développer le goût de l’écriture d’histoires. Les explications de Johanne Randrianarivélo, fondatrice.
Pourquoi avez-vous créé Hello Récit ?
Je suis issue d’une famille de professeurs. Au Madagascar, ma grand-mère avait sa propre école. Et ma mère est professeure de français à Mayotte. J’ai donc toujours baigné dans le milieu de l’éducation. En plus de cela, je suis sensible à la question de l’inclusion des enfants à besoins particuliers puisque ma mère a dû prendre en charge des élèves allophones qui rencontraient des difficultés en français. Or, on sait que les enfants qui ne savent pas lire se sentent exclus de la classe et ont tendance à développer des comportements violents. C’est un grand sujet dans une région comme Mayotte, où vivent beaucoup d’enfants déracinés. Forte de ces constats, j’ai créé un outil de compréhension du français qui a pour but de mettre les enfants en confiance en les plongeant dans des contes. Ces derniers leur font par exemple découvrir les îles de l’océan Indien. L’idée est de leur proposer des environnements qui leur parlent pour les amener à développer des compétences.
Que propose concrètement votre solution ?
Hello Récit est un jeu physique et immersif qui encourage les enfants à devenir des héros de contes. Concrètement, ils reçoivent des lettres de missions d’écriture et doivent être les auteurs de leur propre histoire. Toutefois, le récit est encadré et la trame déjà préécrite. Les élèves intègrent ainsi leurs missions d’écriture au sein de cette trame. Après avoir lu, en classe, leurs lettres de mission, que nous délivrons sous forme de kits et d’exercices d’écriture, ils doivent réaliser des objectifs. Par exemple, sauver une petite fille d’un minotaure qu’il faut réussir à endormir en lui racontant une histoire. À partir de ces éléments, l’élève a le champ libre pour créer l’histoire qu’il souhaite. Nous délivrons, pour cela, des « cartes d’écrivain » qui permettent de visualiser le schéma narratif et de donner des éléments de vocabulaire aux enfants. Chaque histoire devra aussi être illustrée par les élèves. Enfin, ces derniers peuvent recevoir le livre physique de l’histoire qu’ils auront créée. Le dispositif se révèle particulièrement utile aux enfants DYS et aux classes Ulis, c’est-à-dire aux enfants qui aiment se sentir intégrés à la démarche d’écriture et d’illustration de contes.
Quels sont vos projets ?
La solution a, jusqu’ici, convaincu une vingtaine de classes de collège partout en France. Notre offre pour les écoles, qui se destine aux élèves du CM1 jusqu’à la 4e, est à 100 % financée par le Pass Culture Pro, dont le gel actuel est seulement provisoire. Par ailleurs, nous intervenons à plusieurs moments du déploiement via des visioconférences que nous menons avec les classes. Il s’agit, au début, de sessions de questions-réponses et, à la fin, de moments interactifs où nous expliquons aux enfants que leur livre sera imprimé. C’est une occasion de leur parler du métier d’auteur, de présenter le secteur de l’édition. Notre offre famille est, quant à elle, plus adaptée aux enfants de 6-10 ans qui, par le biais d’une box d’activité, inventent des histoires. Nous souhaitons maintenant construire de nouveaux épisodes qui porteront sur les terroirs français et la gastronomie.
