Ingénierie pédagogique et IA : comment écrire de bons prompts ?

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ChatGPT, Mistral, Gemini… Nombreuses sont les intelligences artificielles textuelles qui peuvent venir en aide aux ingénieurs pédagogiques dans la conception de ressources de formation. Mais comment s’en saisir efficacement ? En développant « l’art du prompt ». Nos conseils.

Bien choisir l’intelligence artificielle

Il existe plusieurs IA textuelles sur lesquelles il est possible de s’appuyer pour concevoir des ressources pédagogiques. « Contrairement à ce qu’on croit, ChatGPT n’est pas une fin en soi : plusieurs autres bons outils existent sur le marché, comme Perplexity (« l’IA du chercheur » qui permet de croiser des données, effectuer des recherches poussées »), Gemini (« l’IA du pédagogue » qui est très performante en traitement et en synthèse de données), ou encore Mistral pour les personnes qui veulent recourir à un outil similaire à ChatGPT4 », explique Lucie Dhorne, experte en innovation pédagogique.

Attribuer un rôle clair à l’IA

Quelle que soit l’IA textuelle utilisée, la méthodologie de rédaction du prompt doit obéit aux mêmes critères. Le premier d’entre eux est l’attribution d’un rôle, qui dépendra de la nature du contenu que l’on souhaite faire générer. « Si un ingénieur pédagogique souhaite obtenir un article de presse, il devra indiquer à l’IA qu’elle est journaliste. L’idée est de lui donner un rôle clair et lié à la tâche qui va lui incomber », indique-t-elle.

Délimiter le sujet

« On ne communique pas avec les outils IA comme on communique avec Google. Si on ne donne pas un cahier des charges clair des besoins et si on ne précise pas le contexte, les résultats ne seront pas satisfaisants », explique Sylvain Tillon, fondateur de Le Bahut. Ici, c’est la méthode QQOQCP (qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi) qu’il convient d’adopter. « Les ingénieurs pédagogiques doivent faire des requêtes exhaustives en donnant notamment des précisions sur leur cible d’apprenants, leurs objectifs pédagogiques, la durée de la formation, etc. », souligne Lucie Dhorne.

Fournir des données d’entraînement 

Toujours dans le but d’affiner le résultat et le faire correspondre le plus possible au besoin et au contexte, il est possible de demander à l’outil de s’inspirer de contenus existants. « L’idée est de lui fournir des données sur lesquelles il va pouvoir s’appuyer pour générer du contenu. Si un ingénieur pédagogique souhaite concevoir une fiche programme sur un sujet, il peut fournir à l’outil d’autres fiches programmes, s’il en dispose, en vue d’obtenir une ressource du même type », recommande-t-elle. « On peut également préciser le style d’écriture attendu et indiquer des sources dont l’outil pourrait s’inspirer », poursuit Sylvain Tillon.

Préciser le format de sortie

Si l’ingénieur pédagogique ne dispose pas de contenus qui peuvent servir de modèle à l’IA, il doit alors préciser le format de sortie qu’il souhaite. « Il doit par exemple préciser la nature du contenu qu’il souhaite : texte, tableau, argumentaire… Mais également ses contraintes, par exemple en matière de nombre de lignes », pointe Lucie Dhorne. Idem pour les activités pédagogiques qu’on souhaite lui faire produire. «  Si on demande à ChatGPT de générer un quizz, il faut bien lui préciser le nombre de questions, de réponses et si ces dernières doivent intégrer ou non des feedbacks. Il est très important d’apporter toutes ces précisions car les outils d’IA vont spontanément au plus rapide et au plus simple », conclut Sylvain Tillon.

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