Bien que peu digitalisé par rapport à la moyenne européenne, le secteur de l’enseignement supérieur français s’est distingué par une forte résilience lors du basculement des enseignements à distance, lors de la crise du Covid-19. Les étudiants ont néanmoins encore beaucoup d’attentes sur la digitalisation de leur parcours de candidature et d’intégration, d’après une étude menée par le collectif « Expérience Étudiante » de l’association EdTech France.
« L’enseignement supérieur (et le scolaire) représentent 44 % des investissements dans la EdTech dans le monde, 42 % en Europe, mais seulement… 4 % en France ! Le chemin reste donc encore long à parcourir », fait remarquer une étude menée par EdTech France. Réalisée en mai 2021, l’enquête a été menée auprès de 832 personnes, en majorité des lycéens et des étudiants, à propos de leurs expériences de candidature. Bien que, du fait de la crise du Covid-19, le secteur de l’enseignement supérieur français ait « gagné » 5 à 10 ans en matière d’adoption d’outils digitaux, les futurs étudiants affichent encore des attentes en matière de digitalisation de leur parcours.
Les lycéens séduits par les événements en ligne
Le web est devenu un facteur déterminant dans la manière dont les jeunes envisagent leur avenir : 65 % d’entre eux ont découvert leur établissement pour l’année prochaine grâce à Internet, selon cette étude. Celle-ci pointe également l’arrivée en force des événements virtuels. Pour 11 % d’entre eux, ce nouveau format de découverte des écoles a été déterminant dans leur choix, surtout en dehors des villes puisque 85 % des élèves en terminale en zone rurale ont participé à des événements virtuels organisés par les écoles de leur choix. Et 55 % des jeunes vivant en zone rurale estiment « absolument indispensable » que les écoles s’approprient les outils adéquats pour organiser des événements virtuels visant à présenter leurs offres de formation. Le virtuel n’est toutefois pas la seule voie pouvant attirer les bacheliers : les étudiants actuels et les alumni des établissements restent des acteurs très importants pour les écoles puisque 85 % des futurs étudiants veulent entrer en relation avec des « ambassadeurs » pour se faire une idée de l’école.
Parcoursup : l’incontournable du post-bac
Quels sont les canaux principalement utilisés par les candidats pour postuler ? Selon l’étude, 8 lycéens en terminale sur 10 passent par Parcoursup, l’incontournable plateforme post-bac. 7 étudiants du supérieur sur 10 passent par le site de candidature de l’école. Ils sont néanmoins 42 % à avoir jugé leur expérience digitale « moyenne ». Or, puisque 8 étudiants sur 10 se soucient de la qualité du processus digitalisé qui leur est proposé par leur école, EdTech France recommande d’utiliser les outils intégrés avec Parcoursup pour sélectionner les étudiants. « Les écoles peuvent se différencier sur l’ensemble de la chaîne de recrutement : depuis les premiers contacts jusqu’à l’admission et l’inscription », explique EdTech France.
Personnaliser les échanges avec les candidats
L’e-mail reste le média privilégié par les écoles pour leur stratégie de communication avec les candidats (67 % des écoles l’utilisent une à plusieurs fois par mois). Les courriers postaux quant à eux ne sont plus utilisés. Mais un certain manque de personnalisation des informations envoyées aux candidats persiste. EdTech France cite par exemple la non-prise en compte du choix de formation de l’étudiant, de son nom, de ses critères… Seuls 30 % des jeunes interrogés déclarent avoir reçu des informations véritablement personnalisées. Les écoles devraient donc mettre en place une politique de recrutement et de communication basée sur une stratégie CRM solide.
Les étudiants veulent des espaces en ligne personnels
Finaliser l’inscription et entamer la grande étape de l’expérience étudiant sont des moments très importants pour les jeunes. Lors de l’inscription, 3 étudiants sur 4 s’attendent à disposer d’un espace personnel sur lequel il est possible de retrouver l’état d’avancement de leur dossier. Globalement, les établissements sont encore attendus sur la question de la digitalisation du processus d’inscription puisque seulement 26 % des étudiants affirment que la procédure de leur établissement est 100 % digitalisée et que 40 % sont « moyennement, voire pas satisfaits du tout » de cette expérience, conclut l’étude.
