Le Park Numérique est une association fondée en 2019 à Kourou, en Guyane, par trois experts du digital également engagés dans la lutte contre le décrochage scolaire : Rony Rousseau, Grégory Guillou et Pascal Pierre-Louis. Elle propose des cursus d’apprentissage des métiers du numérique à tous les publics. Son objectif est d’accélérer la transition numérique en outre-mer.
Pouvez-vous présenter votre association ?
Grégory Guillou : Tous les trois passionnés de culture digitale, nous nous sommes regroupés avant tout dans le but d’améliorer l’accessibilité numérique dans les territoires d’Outre-mer. Le Park Numérique dispose aujourd’hui de 7 points d’ancrage répartis en France hexagonale, en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à La Réunion, à Mayotte et en Polynésie française. Forts de partenariats avec le ministère des Outre-mer, des centres de formation et des fournisseurs de contenus pédagogiques de qualité comme Microsoft Experiences Lab, nous proposons des cursus d’apprentissage et des ateliers axés sur le numérique, la robotique, la programmation informatique…
Vous êtes sur le point de lancer l’association « EdTech Outre-mer ». Où en êtes-vous dans ce projet ?
Grégory Guillou : Le Park Numérique participe en effet à la structuration de la filière EdTech dans les départements et régions d’outre-mer. Notre but est d’identifier les besoins des territoires, de fédérer les acteurs de l’EdTech, de créer des comités de pilotage et d’œuvrer à ce que l’écosystème de la Tech puisse davantage s’orienter vers la création de solutions éducatives innovantes. Il s’agit également de dénicher les talents qui innovent afin de bâtir un espace de rencontres. Nous sommes encore aux prémices du projet et nous lançons bientôt une campagne d’adhésion. Parmi nos futurs adhérents figurent un centre de formation en numérique qui est en train de se constituer en Martinique, l’association Digital Réunion mais également les chambres de commerce locales et des universités.
Quels sont vos objectifs ?
Pascal Pierre-Louis : Pour l’heure, nous avons commencé un travail de terrain, notamment avec le Centre universitaire de Mayotte, où il est question de créer un laboratoire d’innovation pédagogique avec des partenaires EdTech. Nous comptons également réaliser au plus vite la cartographie des EdTech qui commencent à apparaître dans les départements et régions d’outre-mer. Nous savons, par exemple, que French Tech Martinique dénombre plusieurs porteurs de projets. Nous souhaitons faire émerger ces entrepreneurs, leur donner une boîte à outils et une projection via des rencontres avec de grands acteurs du secteur, dont ceux d’EdTech France. Mais l’écosystème des start-up dans ces territoires n’est pas vaste. À plus long terme, l’objectif d’EdTech Outre-mer est donc de le massifier en identifiant et en outillant les jeunes pousses.
Rencontrez-vous des écueils dans votre démarche ?
Grégory Guillou : Outre l’insularité et l’enclavement des territoires, il existe une problématique liée au financement des projets innovants. Il existe des dispositifs au sein de la French Tech et au niveau des collectivités. Mais encore faut-il que les pouvoirs publics et d’autres acteurs comme la Banque des territoires soient davantage sensibilisés à l’importance de soutenir la filière. Nous avons donc à mener un travail de lobbying et de conscientisation au niveau politique. Nous prévoyons, à ce titre, de réaliser des mesures d’impact à l’adresse des pouvoirs publics.
