EMlyon accélère les EdTech à haut impact sociétal

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Depuis 2018, EMlyon business school accompagne, via son accélérateur de start-up, les porteurs de projets éducatifs à haut potentiel de développement. Cette année, l’école souhaite prendre sous son aile des jeunes pousses à fort impact sociétal. Les explications de Noémie Rondeau, responsable du programme « Ed Job Tech » de l’accélérateur.

EMlyon a un fort tropisme entrepreneurial. Comment vous êtes-vous tournés vers l’écosystème des EdTech ?

Notre école a un historique de près de 30 ans dans l’accompagnement des entrepreneurs. C’est en 1984 qu’elle a mis sur pied sa première structure d’accompagnement de créateurs d’entreprise, « Le Centre des entrepreneurs ». À partir de 2009, année de création de son incubateur, l’école a suivi l’évolution de l’écosystème des start-up, notamment EdTech. L’accélérateur a, lui, été lancé en 2018. Dans ce cadre, le programme « Ed Job Tech » s’intéresse aux start-up qui portent des innovations ambitieuses en réponse aux enjeux des secteurs de l’éducation et de l’employabilité. En parallèle, le programme constitue un canal de sourcing de solutions pouvant bénéficier à l’école elle-même. EMlyon constitue ainsi un terrain d’expérimentation puisque les professeurs et les ingénieurs pédagogiques apportent leur expertise afin de contribuer à enrichir les offres des start-up. Mais l’enrichissement est double : si nous détectons une solution capable de répondre à des enjeux éducatifs importants, nous en devenons clients. C’est par exemple le cas de Wooclap, système de vote interactif largement utilisé par notre communauté d’enseignants et d’intervenants, et de BCDiploma, outil qui assure la certification des diplômes par la blockchain de l’école.

Comment les accompagnez-vous ?

L’objectif de notre programme d’accélération est d’accompagner les jeunes pousses sur leur plan de développement commercial, de les aider dans la structuration de leur business model ainsi que dans la recherche de fonds. Nous soutenons ainsi les créateurs d’entreprise dans le renforcement de leur offre, l’affinement de leur stratégie de financement et d’accès au marché, leur montée en compétences et, enfin, dans le renforcement des connexions avec les réseaux de clients, de partenaires, d’investisseurs… Cette approche est différente d’une approche purement commerciale puisque nous ne prenons pas part au capital des start-up. Nous délivrons une prestation « technique », très orientée business. Jusqu’à présent, notre programme « Ed Job Tech » a pris en charge trois promotions de start-up. Nous aimerions, pour les prochaines, nous concentrer sur les entrepreneurs conscients des tendances sociétales à l’œuvre et ayant une vision responsable des enjeux de la pédagogie de demain.

La crise du Covid-19 a-t-elle impacté cet accompagnement ?

Une dizaine de start-up ont intégré le programme pendant la phase du Covid-19. Parmi elles, Watcha, société lyonnaise qui propose des outils de communication sécurisée et qui s’oriente vers les marchés publics où il existe un fort enjeu de souveraineté technologique. Ou encore ioga, outil en phase d’expérimentation qui propose de valoriser les savoir-faire grâce à la vidéo. Nous sommes actuellement en train de recruter notre 4e promotion, qui sera composée de 7 à 10 start-up. C’est un « pool » réduit car nous voudrions miser sur l’accompagnement de proximité et l’esprit de groupe, de manière resserrée et intensive, pendant 6 à 7 mois à partir de début décembre. D’une manière plus générale, je constate que la crise a fait émerger un nouveau besoin : valider la présence des élèves à distance, via l’intégration d’outils dédiés dans les LMS. J’aimerais maintenant voir apparaître des solutions à fort impact sociétal pouvant favoriser la personnalisation des parcours et l’inclusion du plus grand nombre.

Quel est le poids du numérique dans vos propres formations ?

Nos parcours de formation s’orientent de plus en plus vers l’hybridation. Lors de la crise du Covid-19, nous avons pu recréer des interactions et faciliter la tenue de sessions collectives à distance grâce à des outils comme Wooclap, Zoom ou encore Miro. Les solutions dont nous disposons ont permis de répartir les intervenants dans différentes « salles »,  de recréer de manière virtuelle des mini-ateliers et de favoriser les interactions. La crise a été l’occasion pour nos collègues enseignants de repenser leurs scénarisations pédagogiques afin de créer avec leurs audiences encore plus d’interaction qu’en présentiel. Ils s’éloignent de plus en plus des formations basées sur les informations descendantes et souhaitent investir les espaces d’échanges permettant de favoriser l’émulation et de visualiser de façon dynamique les différents points de vue des apprenants. Par ailleurs, ils sont nombreux à vouloir expérimenter des solutions nouvelles qui leur permettraient d’avoir une meilleure appréciation de la façon dont sont perçues et retenues les connaissances transmises à leurs étudiants.

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