À l’approche de l’élection présidentielle, les projets de réforme de l’école sont très attendus par les Français. Mais que ferait Marie-Christine Levet, co-fondatrice d’Educapital, si elle était élue présidente ? Selon elle, les mesures les plus urgentes doivent viser l’ouverture du marché des EdTech et la formation des enseignants.
« Le monde de l’éducation a plus que jamais besoin de plans d’investissements. Si j’étais présidente, je mettrais la priorité sur la formation des enseignants et l’innovation pédagogique et je donnerais plus d’autonomie aux régions puis aux établissements scolaires et aux équipes pédagogiques. Concrètement, je propose de mettre en place une plateforme EdTech permettant aux enseignants de choisir les services ou ressources, selon le principe de la liberté pédagogique. Je leur mettrais également à disposition une « carte bleue EdTech » pour qu’ils puissent acheter des ressources sur cette plateforme, qui fonctionnerait comme un « Tripadvisor » des services EdTech. Elle permettrait ainsi aux enseignants d’expérimenter de nouvelles pédagogies : l’apprentissage des sciences pourrait s’appuyer sur des laboratoires virtuels ; celui des langues vivantes sur de la vidéo ; les mathématiques sur des jeux… Cette plateforme servirait également à renforcer les partenariats public/privé, à ouvrir le marché des EdTech et à pérenniser les contrats que les acteurs du numérique éducatif nouent avec les établissements. Plutôt que d’accéder au marché de l’éducation au moyen d’appels à projets et de subventions, peu pérennes, les porteurs de solutions éducatives se projetteraient mieux sur le long terme s’ils pouvaient bénéficier de contrats annuels ou pluriannuels avec les établissements. Par ailleurs, je mettrais aussi l’accent sur l’adaptive learning afin que tous les élèves bénéficient de parcours personnalisés. J’encouragerais également l’émergence de nouvelles innovations pédagogiques grâce à un partenariat renforcé entre le monde de la recherche et celui des EdTech. Je souhaiterais en effet favoriser l’émergence d’outils champions français et européens pour éviter le déferlement des Gafam dans nos salles de classe. Dernier point essentiel, je ferais de la revalorisation du métier et de la formation des enseignants la priorité de mon mandat. J’augmenterais en particulier les rémunérations des enseignants qui exercent dans les quartiers en difficulté et je formerais les professeurs à enseigner avec et par le numérique. »