Nos pistes pour apprendre autrement

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Selon une enquête réalisée par Ipsos en septembre 2021, plus de 80 % des Français souhaitent que le débat sur l’éducation « nouvelle génération » trouve une place « essentielle ou importante » lors de l’élection présidentielle 2022. Les marges de progression du système éducatif sont jugées importantes. Nos pistes pour insuffler de nouvelles pratiques d’apprentissage.

S’adapter à la nouvelle génération

« Le décrochage scolaire est souvent dû à une inadéquation entre les modes d’enseignement et les attentes de la nouvelle génération d’étudiants », constate Bruno Sola, fondateur du Groupe Bizness. Le déclassement des décrocheurs scolaires provient selon lui, en partie, de parcours scolaires encore trop ancrés dans les anciennes méthodes d’apprentissage. De plus, l’école est insuffisamment outillée pour faire face aux difficultés rencontrées par les élèves, dont ceux à besoins particuliers. Or, dans un monde très changeant où l’accès à la connaissance et à l’information est devenu « multimédiatisé », les outils digitaux sont incontournables. « Ils sont plus à même de retenir l’attention des élèves. Même seuls, les jeunes apprennent en ligne. On le voit avec la rapidité avec laquelle ils maîtrisent de nouvelles langues », illustre-t-il.

Miser sur la notion de « plaisir »

Les élèves veulent participer activement à leur apprentissage. L’enseignement doit davantage s’orienter vers des pratiques faisant appel à l’engagement et au plaisir d’apprendre, donc sortir des logiques de verticalité des cours magistraux. Selon Christophe Rodo, chercheur en neurosciences et spécialiste de la mémoire, « le jeu et le plaisir jouent un rôle dans l’apprentissage ». Concrètement, la mémoire fait intervenir des fonctions cognitives essentielles dans l’apprentissage. Parmi celles-ci figurent des émotions comme le plaisir puisque l’excitation de l’attention qu’il provoque améliore la mémorisation et la concentration. Parmi les différents types d’attention humaine figure l’attention émotionnelle, qui « permet de connecter la mémorisation et les émotions avec l’attention », explique-t-il dans la revue de l’École nationale supérieure d’architecture de Marseille.

Diversifier les véhicules pédagogiques

Si les plateformes d’enseignement se généralisent, c’est parce qu’elles permettent de diversifier les supports d’apprentissage, rendant ainsi l’enseignement plus accessible et stimulant. « Au sein de Storiz, nous avons créé une vingtaine de véhicules pédagogiques destinés à améliorer l’ancrage mémoriel : MOOC interactifs, jeux, quizz, podcasts, simulateurs de comportements basés sur l’IA, vidéos… L’idée est de combiner différentes technologies dans une seule solution. » Comme nombre de solutions éducatives, la plateforme est d’ailleurs basée sur l’interopérabilité puisqu’elle intègre des solutions comme Klaxoon. « En partenariat avec Klaxoon, nous essayons d’insuffler un maximum d’interaction dans les travaux des équipes à distance afin de rendre la pédagogie accessible à tous. Le but est de donner envie aux apprenants de participer aux travaux de groupe et d’être acteurs et auteurs de leur apprentissage en classe. »

Réinventer le rôle de l’enseignant

La digitalisation fait craindre une évolution désincarnée des relations humaines dans le domaine de l’éducation. Dans le cadre de cette nouvelle orientation, « il s’agit de consacrer plus de temps à des tâches à très haute valeur ajoutée en s’appuyant sur le numérique. Celui-ci est avant tout un outil capable de simplifier certaines pratiques pédagogiques à faible valeur ajoutée », souligne Bruno Sola. L’enseignant pourra ainsi à l’avenir faire beaucoup plus usage de son expertise et mettre les temps de présence au service d’activités pédagogiques plus qualitatives et ciblées. Par ailleurs, grâce aux indicateurs de compétence utilisés dans l’adaptative learning, les enseignants pourront mieux identifier les spécificités de leurs élèves afin d’y apporter des réponses personnalisées.

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