O’Clock lève 4 millions d’euros pour développer ses formations « téléprésentielles »

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L’école française de développement web O’Clock, qui propose des formations « téléprésentielles » aux métiers du numérique, vient de boucler une levée de fonds de 4 millions auprès d’Educapital et de Ring Mission. Agréée ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale), l’entreprise entend agrandir ses équipes et renforcer son impact social auprès des publics éloignés du marché de l’emploi.

Bien avant la crise du Covid-19, O’Clock pariait déjà sur l’avenir de l’écosystème de la formation numérique au service de l’inclusion. Créée en 2016, la start-up spécialisée dans les formations à distance aux métiers du numérique, en particulier celui de développeur web, s’adresse en premier lieu aux personnes éloignées de l’emploi : décrocheurs scolaires, personnes habitant des zones rurales ou encore celles en situation de handicap. « Nous sommes également attentifs au pourcentage de femmes qui suivent nos formations car cela nous permet d’évaluer l’amélioration de leur situation actuelle. Celle-ci est catastrophique puisque les femmes représentent moins de 10 % des salariés du secteur numérique. Nos formations attirent, pour leur part, 27 % de femmes. Ce n’est toujours pas beaucoup, mais ce chiffre témoigne d’un pas en avant », indique Dario Spagnolo, CEO et co-fondateur.

Une solution qui s’adresse aux « NEET »

Grâce à sa levée de fonds d’un montant à 4 millions d’euros réalisée auprès d’Educapital et de Ring Mission, O’Clock désire s’engager davantage dans l’égalité des chances. « Nous comptons, grâce à ce tour de table, cibler de manière plus pertinente les personnes en situation de handicap et les « NEET » (not in employment, education or training). Nous souhaitons également mieux les accompagner vers l’emploi », explique-t-il. Pour y parvenir, l’entreprise structurera davantage ses formations et augmentera le nombre de places disponibles en recrutant une centaine de formateurs et de data analysts sur les 12 prochains mois. O’clock compte également développer de nouvelles formations plus adaptées et plus inclusives à d’autres métiers du numérique en tension, comme les métiers liés à la data.

« Notre troisième axe de développement sera la mise à disposition en marque blanche de l’outil de classe virtuelle que nous avons développé en interne. Cette solution, « Slippers », a été rendue plus générique et a déjà été commercialisée auprès d’autres écoles et organismes de formation. Elle permet une meilleure formation à distance car elle intègre des fonctionnalités axées sur l’expérience utilisateur. Privilégiant la communication textuelle, que la plupart des apprenants préfèrent à l’utilisation de la vidéo, l’outil est également accessible aux personnes en situation de handicap sensoriel », précise Dario Spagnolo. « Slippers » permet ainsi de fluidifier les échanges avec une simple connexion ADSL et d’assurer l’accessibilité numérique (sous-titrage, possibilité d’intégration d’interprètes en langue des signes…).

Parcours individualisés

O’Clock délivre ses formations, qui peuvent durer de quelques jours à 2 ans, sur la base du format « téléprésentiel ». Celui-ci permet de répliquer les conditions d’une salle de cours à distance. « Depuis 3 ans, nous constatons que le format téléprésentiel fonctionne bien, qu’il a de l’avenir et qu’il est très demandé par les apprenants. D’ailleurs, notre organisation interne, composée de 130 collaborateurs, évolue elle-même en télétravail », souligne-t-il. L’un des principaux avantages de ce mode d’apprentissage est qu’il rend la formation accessible à des personnes se trouvant partout ou empêchées de se déplacer. Les dynamiques de formation sont, quant à elles, plus traditionnelles : horaires de connexion précis, groupes d’apprenants constitués de manière homogène, encadrement humain par des formateurs salariés à temps plein chargés de faire monter en compétences un groupe donné de 20 à 25 personnes… « En plus des classes virtuelles, nos modalités pédagogiques intègrent également des formations par les pairs, des challenges, des entraînements… », souligne Dario Spagnolo. Par ailleurs, dans chaque classe virtuelle, un formateur et un assistant pédagogique individualisent les parcours dans une logique d’inclusion du plus grand nombre. Depuis son lancement, la start-up forme 1000 développeurs chaque année. À l’issue de sa formation, l’apprenant peut, d’une part, présenter un titre professionnel (développeur web et web mobile) délivré par le ministère du Travail et, d’autre part, mobiliser tout de suite ses compétences opérationnelles pour être recruté en entreprise, « ce qui est le cas de 70 % des personnes que nous formons », conclut-t-il.

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