Quelles sont les missions du digital learning manager ?

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Impact de la crise du Covid-19 sur les métiers de la formation, apparition de solutions EdTech dédiées à l’animation des dispositifs, démocratisation de l’intelligence artificielle générative… Nombreux sont les facteurs qui font évoluer le métier de digital learning manager. Quelles missions doit-il assurer aujourd’hui ? Comment se forme-t-il ? Réponses.

Poste clé au sein des directions Learning & Development (L&D), le métier de digital learning manager est néanmoins très jeune et connaît des évolutions rapides. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène comme la diversification des outils et des technologies qu’il doit maîtriser pour concevoir des ressources pédagogiques. Le métier correspond également à des réalités différentes en fonction de l’organisation dans laquelle il s’exerce. « Il suffit de regarder les noms de poste utilisés pour désigner le DLM : chef de projet learning ou formation, ingénieur pédagogique, learning designer, learning specialist… Il existe presque autant d’appellations que d’entreprises », a relevé Sylvain Tillon, fondateur du Bahut, dans le cadre d’un webinaire organisé par Learn Assembly.

Des missions très variées

Une étude réalisée par Learn Assembly en partenariat avec Le Bahut auprès de 150 DLM met en lumière l’étendue des tâches qu’ils doivent assurer au sein des entreprises, des organismes de formation ou des écoles. L’une des grandes évolutions du métier concerne le community management : le DLM est ainsi de plus en plus amené à animer des communautés d’apprenants pour 43,5 % des répondants (+3 % par rapport à 2021). « Globalement, le DLM doit à la fois faire un travail de veille métier au quotidien, assurer la gestion de projets, la conception de ressources pédagogiques ou encore gérer les plateformes LMS », ajoute-t-il. L’arrivée de l’intelligence artificielle générative dans la sphère des apprentissages donne aussi un nouveau visage à ce métier. « Les entreprises attendent des concepteurs pédagogiques qu’ils se saisissent des nouveaux outils d’IA générative comme de ceux qui favorisent l’inclusion ou l’adaptive learning », poursuit Sylvain Tillon.

Une boîte à outils pléthorique

Si les missions du digital learning manager se complexifient, il peut néanmoins puiser dans une abondante boîte à outils pour proposer des expériences apprenantes satisfaisantes. Aujourd’hui, des milliers de solutions existent sur le marché de la formation. Blended learning, collaborative learning, immersive learning, adaptive learning, outils-auteurs, LMS, LXP, LCMS…  Selon l’étude, les DLM expriment une forte appétence pour des outils de classe virtuelle comme Microsoft Teams, Zoom ou BigBlueButton. Les outils d’animation synchrone plébiscités sont Wooclap, Klaxoon et Kahoot. « Côté LMS, si Moodle reste un outil incontournable, d’autres plateformes comme 360Learning, RiseUp ou encore Didask deviennent des challengers », souligne Sylvain Tillon.

45 % des profils sont des autodidactes

Selon l’étude, 69 % des répondants se sont formés au métier de DLM en suivant une formation certifiante ou diplômante (en distanciel, présentiel ou hybride). La deuxième façon la plus courante d’apprendre le métier est l’auto-formation (45 %), qui vient souvent en préalable ou en complément. Par ailleurs, certains arrivent à ce poste suite à une reconversion professionnelle. Enfin, les DLM sont issus de secteurs différents (RH, comptabilité, etc.). « Cette multiplicité de profils reflète la flexibilité de ce métier tout en révélant la difficulté à définir un cadre précis en termes de missions, de rôles et de responsabilités », relève l’étude. Par ailleurs, ils sont accueillis par une diversité de structures : organismes de formation (18 %), grands groupes internationaux (14 %), PME (13 %), organismes publics ou associatifs (8 %), écoles et universités (3 %).

Des niveaux de salaire élevés pour les alternants

La grande majorité – 76 % – des DLM est recrutée en CDI contre seulement 6 % en CDD. Mais d’autres statuts existent, comme celui d’indépendant (8 %) ou d’alternant (8 %). Les alternants recrutés pour ce poste ont un niveau de salaire relativement élevé : indépendamment du type de structure, 50 % d’entre eux déclarent toucher un salaire brut annuel de 30 000 euros et moins, tandis que l’autre moitié touche plus de 31 000 euros (dont 33 % qui indiquent toucher plus de 36 000 euros). « Puisque ces alternants sont souvent en reconversion, les entreprises qui les recrutent souhaitent valoriser le parcours qu’ils ont suivi auparavant », explique Séverine Le Jeune, responsable de la Learning Fabrique au sein de Learn Assembly. Enfin, l’étude relève que le métier est de plus en plus féminin : 63 % des personnes qui l’occupent en 2024 sont des femmes, contre 57 % en 2018.

 

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