SKEMA Business School mise sur la « learner experience »

Pinterest LinkedIn Tumblr +

L’hybridation des enseignements n’a pas de secret pour SKEMA Business School, dont le modèle pédagogique a toujours reposé sur la construction de liens étroits entre différents campus. L’école souhaite maintenant aller plus loin dans l’amélioration de l’expérience des étudiants et des collaborateurs, selon Nathalie Hector, directrice Innovation & Learner Experience.

Comment la crise du Covid-19 a-t-elle été gérée au sein de SKEMA ?

Depuis sa structuration, SKEMA développe un modèle pédagogique particulier puisqu’elle est une école internationale multi-campus. En plus de nos trois campus situés en France (Suresnes, Lille et Sophia Antipolis), nous en avons en Chine, aux Etats-Unis, au Brésil et en Afrique du Sud. Structurellement, nous avons donc toujours orienté, que ce soit pour les collaborateurs, les professeurs ou les étudiants, des relations incluant le digital, incité à la mobilité internationale et investi sur le développement de cours hybrides. Notre objectif est que les étudiants puissent expérimenter, via nos campus, ce qu’ils retrouveront demain dans le management des entreprises, à savoir différentes modalités de collaboration à distance. Par conséquent, même si la crise sanitaire a été difficile pour les étudiants qui ne pouvaient pas rejoindre leur campus à certains moments, elle n’a pas posé de problème particulier à SKEMA dans la mesure où des investissements avaient déjà été faits, notamment au traversde plateformes collaboratives et d’équipements des salles de cours.

Selon vous, quels sont les avantages de l’hybridation ?

Nos cours peuvent se réaliser en distanciel et/ou en présentiel, dans le but d’une construction commune de savoirs, d’expériences et de compétences. Nous estimons que dans les compétences que les étudiants doivent acquérir, une certaine forme de nomadisme et la maîtrise du travail à distance tiennent une place importante puisqu’ils sont déjà pleinement appliqués dans le monde de l’entreprise. Nous repositionnons ainsi nos modèles pédagogiques en mettant la modalité présentielle, hybride ou 100 % digitale en cohérence avec les objectifs pédagogiques du cours, des compétences à acquérir. Le full digital est intéressant, par exemple, pour nos activités de « remise à niveau » qui permettent aux étudiants de revoir leurs points de faiblesse et de valider des prérequis en ligne avant d’attaquer les cours présentiels à la rentrée. Par ailleurs, nos cours hybrides ont un avantage notable pour les étudiants désirant assister à distance à un cours donné sur un autre campus par un professeurqui serait le meilleur dans son domaine.

Quels outils EdTech déployez-vous pour orchestrer cette hybridation ?

Au sein de la suite Microsoft, nous avons créé ce qu’on appelle des « cas d’usage » : en fonction des besoins du professeur (partage d’informations, travaux collectifs…), nous avonsajouté des applicatifs permettant d’adapter les cours à une formule entièrement distancielle afin de limiter les risques de décrochage et d’intégrer les publics DYS. Nous avons également déployé la plateforme ChallengeMe, qui édite des outils d’évaluation par les pairs et permet ainsi aux étudiants de s’auto-positionner autrement. Par ailleurs, au sein de notre programme MBA, nous avons testé le métavers Virbela pour réaliser une forme d’onboarding des étudiants internationaux à travers un campus virtuel. Nous avons aussi recruté des ingénieurs pédagogiques pour aider les enseignants à repenser leurs contenus. Globalement, nos modules sont plus scénarisés et diversifiés : ils intègrent des vidéos, des bibliothèques spécifiques en ligne, des QCM, des messageries avec les professeurs… Enfin, la crise nous a permis de constater que, paradoxalement, les « digital natives » ne maîtrisaient pas assez les outils informatiques. Nous déployons ainsi plus de cours de code et de bureautique.

Quels sont vos futurs projets ?

Nous continuerons de développer des partenariats avec des EdTech conformes au RGPD et ouvertes à la co-construction de produits adaptés à nos besoins. Nous observons de près l’évolution de certaines technologies comme le métavers et la VR. Pour l’heure, celles-ci n’ont pas encore atteint une maturité technologique suffisante puisque l’équipement reste un frein mais sont intéressantes à tester. Je pense que ces outils seront largement utilisés quand ils auront réussi à dépasser les frontières physiques ou les barrières digitales. Nous faisons vivre des expériences en VR à nos étudiants, par exemple pour les transporter virtuellement dans une usine. Cela leur permet de prendre du recul sur la technologie VR et d’imaginer l’usage dans le cadre de leur future activité professionnelle. À SKEMA, nous travaillons aussià la transformation de nos espaces. À l’image de ce que nous avons entrepris à Paris, le concept de campus est en train d’évoluer : il n’est plus seulement un lieu dédié à recevoir descours, il devient un espace de « co-living ». Nous comptons ainsi construire de véritables carrefours sociaux et y accueillir des événements sur des thèmes divers comme celui du handicap, où les étudiants, les professeurs, les collaborateurs et les alumni pourront se rencontrer autour de conférences, de témoignages, de partages de réflexions… In fine, notre but est de nous adapter à tous les profils afin d’offrir la meilleure « learner experience » possible.

Share.