Souveraineté numérique : les EdTech ont leur rôle à jouer

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Un sondage effectué par l’institut CSA et le service de messagerie français Mailo révèle une forte volonté des Français d’avoir désormais recours à des services numériques centralisés en France ou en Europe. Et pour cause : c’est en préservant cette souveraineté numérique et éducative française que la France et ses EdTech pourront battre les GAFAM sur leur propre terrain de jeu.

« Les Français et la souveraineté numérique », c’est le titre du récent sondage réalisé en février 2021 par Mailo avec l’institut CSA auprès de 1000 internautes âgés de 18 ans et plus. L’étude révèle que les Français sont prêts pour un numérique souverain. D’après l’étude, les enjeux de la souveraineté numérique revêtent une dimension fortement politique : pour 89 % des Français, les pouvoirs publics devraient privilégier les messageries nationales ou européennes qui hébergent leurs données localement, a minima en Europe. Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sont également de plus en plus mal perçus. « Les internautes français se posent de plus en plus de questions à propos, notamment, de la situation de monopole, de plus en plus forte, de détention des données des GAFAM », souligne Pascal Voyat, co-fondateur de Mailo. Résultat : « nous constatons un engouement pour des services alternatifs comme Qwant. Le problème, c’est que cet intérêt trouve des limites dans la vie quotidienne puisque les GAFAM ont installé par défaut leurs services sur les téléphones et les ordinateurs », indique-t-il.

La balle est dans le camp des EdTech !

Pour remédier à cette situation, des actions fortes doivent être initiées par les grands acteurs du numérique français dont les start-up de l’EdTech, en coordination avec les instances politiques françaises et européennes. « Il s’agit par exemple de faire pression afin qu’il ne soit plus nécessaire de posséder une adresse Gmail pour utiliser un Android, que d’autres magasins d’achat d’applications puissent exister ou encore qu’il y ait une possibilité d’interaction entre les différentes plateformes », illustre Pascal Voyat. Les start-up et les éditeurs d’outils numériques s’efforcent pourtant de diversifier leurs offres afin de répondre à la volonté des Français d’échapper à la mainmise des géants de la Silicon Valley. Un appel à la mobilisation déjà envoyé par Marie-Christine Level, co-fondatrice d’Educapital, qui pointe, dans une tribune, « notre incapacité à déployer une éducation numérique de qualité et accessible à tous ainsi que notre impuissance à organiser une filière EdTech française, laissant la voie libre aux GAFAM pour pénétrer nos salles de classe ». La faute, notamment, aux « 400 entreprises de la filière EdTech française qui sont entravées par une absence de cadre de l’institution scolaire dans un marché quasiment fermé », écrit-elle.

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