Un robot fait la classe en Suisse !

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C’est une avancée importante dans le monde de l’éducation en Suisse : une première classe d’anglais robotisée s’est tenue dans une école de langues suisse en février 2022. Des enfants de 4 à 7 ans scolarisés au sein de Spell Languages ont ainsi pu s’entraîner à la pratique du vocabulaire anglais en compagnie de robots conçus par la société EMYS. Zoom sur ce projet innovant.

Les robots vont-ils révolutionner le monde de l’éducation ? Un premier cas d’usage d’un robot éducatif parlant l’anglais, EMYS, a en tout cas réussi à séduire parents d’élèves et professeurs au sein de Spell Languages, le centre linguistique situé à Genève où se sont tenues, pour la première fois en février 2022, des classes robotisées pour l’enseignement de la langue de Shakespeare ! Tout a commencé lorsque, pour favoriser l’apprentissage de l’anglais tout en développant la culture numérique des enfants, Jan Kedzierski, chercheur en robotique sociale à l’École Polytechnique de Wroclaw (Pologne), a imaginé un premier prototype. Sa rencontre, il y a 4 ans, avec Katarzyna Butty, fondatrice de Spell Languages, a abouti à un partenariat mêlant équipes pédagogiques, chercheurs scientifiques et ingénieurs pour mettre sur pied EMYS.

Un robot en soutien des professeurs

Ce robot est d’abord conçu pour accomplir des tâches pouvant être fastidieuses pour les professeurs, comme s’assurer que tous les élèves ont intégré des éléments de vocabulaire précis. Selon les retours d’usage des professeurs de Spell Languages, les robots qui accompagnent les élèves en classe (à raison d’un robot pour deux élèves en moyenne) servent ainsi à évaluer l’acquisition de leurs connaissances linguistiques, à les valider et à opérer des allers-retours entre eux et leurs professeurs. « Par exemple, les robots peuvent montrer des vêtements aux enfants, qui doivent en deviner le nom en s’appuyant sur des cartes qui accompagnent le kit pédagogique », explique Katarzyna Butty, qui est également chargée de la méthodologie d’enseignement au sein d’EMYS. Par ailleurs, puisque la classe est animée par un enchaînement d’activités où chaque élève progresse à son rythme, les expériences d’apprentissage sont plus individualisées. Les robots se chargent, quant à eux, de faire des comptes rendus aux professeurs sur les avancées de chaque élève.

Des élèves « beaucoup moins distraits »

Les professeurs ont également observé une volonté accrue chez les enfants de vouloir comprendre l’anglais en interagissant avec les robots, donc de réussir les challenges proposés en classe. Ayant un rôle d’interlocuteurs, les robots sont également conçus pour avoir un « caractère sympathique et pour exprimer des émotions, favorisant ainsi l’engagement et l’empathie des enfants », explique-t-elle. Ces derniers ne sont plus déconcentrés par des facteurs de distraction comme les jouets puisqu’ils sont déjà captivés par des robots designés précisément comme des jouets et qui, de plus, s’expriment qu’en anglais. Ils aident ainsi à « capter l’attention de tous les élèves tout au long de la séance, ce qui favorise l’ancrage des connaissances et la mémorisation ». Les robots peuvent également se charger d’animer des activités de sous-groupes d’élèves afin d’insuffler davantage d’interactions en classe.

Bientôt dans tous les pays francophones ?

S’il reste difficile d’évaluer l’apport pédagogique de long terme de ce type de solutions robotisées, l’innovation proposée par EMYS commence à faire ses preuves à l’international. Actuellement, ce sont la Pologne et la Chine qui représentent les plus gros marchés pour cette entreprise. Mais EMYS veut étendre l’usage de son dispositif à l’ensemble des pays francophones en se basant sur l’expérience réussie de Spell Languages. Ce centre linguistique sera en rejoint dans les prochains mois par d’autres établissements suisses qui ont affiché leur intérêt pour le dispositif. « 500 robots ont jusqu’ici été produits par la société. Nous espérons que le prochain lot se dirigera en premier lieu vers les pays francophones », conclut Katarzyna Butty.

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