L’enseignement de la programmation, dont la maîtrise exige de manier les codes sibyllins du langage informatique, n’est pas chose aisée. Partant du constat que les élèves du primaire et du secondaire rencontraient des difficultés dans cet apprentissage, Vittascience fournit des interfaces visant à faciliter l’enseignement des langages de programmation. Le récit de son fondateur, Léo Briand.
Comment est né votre projet ?
Lorsque j’étais étudiant à l’ISAE-SUPAERO de Toulouse, j’ai réalisé des missions de soutien scolaire en tant que bénévole auprès de classes de lycée et de collège. J’ai mené un projet de mentorat consistant à fournir à des enseignants un kit pédagogique de construction d’une montgolfière, et d’autres permettant de réaliser des expériences scientifiques avec un accompagnement à distance. J’ai très vite constaté une forte demande dans le marché du soutien numérique à l’enseignement et d’accompagnement dans le domaine de la programmation informatique. J’ai donc créé Vittascience en mars 2018, avec l’ambition de rendre les thématiques scientifiques comme l’informatique, qui souvent rebutent, plus captivantes.
À qui s’adressent vos interfaces ?
Nous nous adressons aux établissements de l’enseignement secondaire, notamment à leurs enseignants, à qui nous fournissons des ressources pédagogiques. Nos interfaces, qui sont accessibles gratuitement en ligne, se situent à mi-chemin entre la programmation visuelle, très facile, par blocs, utilisée dans le primaire et le collège via le logiciel « Scratch », et la programmation textuelle, plus difficile, que les lycéens sont appelés à maîtriser via « Python ». Avec nos interfaces, les débutants sont accompagnés du début à la fin de leur apprentissage en fonction de leur niveau de maîtrise. La plateforme peut être utilisée par les élèves et leurs professeurs en présentiel ou à distance. Par ailleurs, grâce à notre centre collaboratif de ressources, l’enseignant peut récupérer des travaux réalisés par ses collègues ou par Vittascience (exercices, tutoriels…) et les transmettre à ses élèves. La plateforme est également dotée d’un outil d’évaluation qui repose sur un dispositif de correction automatique d’exercices, permettant ainsi un suivi de la progression des élèves. Enfin, nos kits pédagogiques viennent en appui des interfaces en donnant un contexte à la programmation. Ce sont des projets clés en main servant, en quelque sorte, de travaux pratiques.
Quels projets souhaitez-vous développer dans l’avenir ?
Jusqu’à présent, 1000 établissements se sont procurés nos kits pédagogiques. Nos interfaces de programmation attirent, quant à elles, 50 000 utilisateurs uniques mensuels. La crise du Covid-19 a été un véritable levier pour augmenter la visibilité de nos offres en ligne. Nous souhaitons désormais déployer plus largement la plateforme, devenir un acteur de premier plan en matière d’enseignement du codage dans les lycées et y ajouter des robots ou des cartes programmables, afin que le matériel utilisé par les enseignants en classe puisse se programmer dans Vittascience. Nous espérons y parvenir grâce, notamment, au soutien financier et humain que nous avons obtenu de la part du ministère de l’Éducation via son dispositif Édu-up
