Immersive learning – 6 défis pour 2030

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Souveraineté, inclusion, protection des données… À l’instar du monde des EdTech au sens large,  la sphère de l’immersive learning va devoir se confronter à des enjeux importants. Voici les 6 principaux défis que l’association France Immersive Learning juge essentiels à relever pour l’ensemble des acteurs impliqués dans cette modalité de formation.

1-Créer des ressources et outils communs

Selon l’association France Immersive Learning, ce sont actuellement 120 millions de personnes qui ont accès à un casque de réalité virtuelle ou augmentée dans le monde, et ce chiffre est encore plus réduit si l’on considère uniquement les usages éducatifs. L’enjeu est donc d’identifier comment développer les usages dans un contexte d’équipement progressif. « Mais pour que l’immersive learning puisse se développer en France, en Europe et dans le monde entier, toute la filière doit se structurer et faire émerger des ressources et outils en open-source, des « communs » à l’instar de Wikipédia, pour en garantir la robustesse et la plus large diffusion possible », explique l’association dans son guide « Tout savoir sur l’immersive learning ». Celui-ci liste quelques outils indispensables comme une bibliothèque partagée de contenus immersifs, une plateforme immersive dédiée à la formation et l’enseignement ou encore des outils d’animation de sessions pour les formateurs.

2-Renforcer l’accessibilité et l’inclusion

Certains constructeurs mènent leurs propres travaux de recherche : Meta, par exemple, implémente des fonctionnalités d’accessibilité dans le système d’exploitation de ses casques (mobilité, couleurs, son). Demain, ce sont toutes les plateformes qui devront développer des fonctionnalités reposant notamment sur l’ajustement des couleurs pour répondre à des problèmes de déficience visuelle, l’usage de la commande vocale pour les personnes en difficulté, l’accès rapide à une « safe place » pour les personnes ayant des troubles cognitifs, le paramétrage du temps alloué à la réalisation des tâches, etc.

3-Limiter les risques physiologiques et psychologiques

Après avoir passé un temps significatif en immersion, le cerveau humain pourrait finir par considérer la réalité comme une autre version du monde virtuel, amenant la personne à se questionner par rapport à elle-même. Pour l’association, l’enjeu est de centraliser les études existantes et de les rendre facilement mobilisables. « Il faut également mettre à jour régulièrement cet état de l’art en constituant un réseau d’acteurs impliqués et coordonnés qui seront en mesure de répondre efficacement aux besoins des acteurs privés, publics et des citoyens qui souhaitent documenter les déploiements à l’œuvre », souligne le guide.

4-Définir un cadre de confiance

Il est nécessaire de recueillir suffisamment de données d’activités pour accompagner au mieux la progression des apprenants. Hors de cet usage, aucune donnée personnelle ou comportementale ne devrait être collectée par les outils. « Dans la mouvance de la proposition de loi sur la régulation de l’IA, de la DSA et de la DMA, l’UE devra certainement faire évoluer le RGPD pour mieux prendre en compte les technologies immersives et combler les lacunes associées en matière de protection des données », souligne le guide. Au niveau national, l’association considère qu’il faut organiser un travail de coordination des acteurs afin de déboucher sur un ensemble de préconisations opérationnelles « fournissant à chacun le cadre et les objectifs communs relatifs aux besoins de données d’apprentissage ».

5-L’impact environnemental

Les pistes pour minimiser l’impact du développement de l’usage des technologies immersives sont les mêmes que celles liées au numérique. Il s’agit ainsi de donner une seconde vie aux équipements jugés obsolètes, d’allonger la durée de vie des équipements grâce à l’écoconception ou encore de promouvoir des usages respectant la sobriété numérique.

6-L’IA générative

Deux défis se posent ici. D’abord, les biais et les mécanismes d’influence. Selon ce qui est donné à apprendre à l’IA, des biais (de race, de genre…) peuvent émerger dans ses productions et influencer les apprenants. Pour l’heure, l’association souligne qu’il n’existe pas de réponse pour s’en prémunir. L’autre défi est l’éthique et le respect de la vie privée. « La collecte et l’analyse de données sur le comportement et les performances des apprenants se heurtent aux préoccupations en matière de consentement. Nous considérons qu’il est crucial d’établir des protocoles clairs pour assurer la protection des données personnelles. Il est aussi nécessaire que les choix de conception respectent une charte d’éthique, en particulier dans le cas des interactions en temps réel en langage naturel, pour éviter toute « manipulation » des apprenants à leur insu », préconise le guide.

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