L’AFINEF veut développer l’appétence des jeunes pour les filières numériques

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L’AFINEF a publié, dans un livre paru en décembre 2023, un ensemble de recommandations visant à consolider l’écosystème EdTech. L’objectif ? Faire entendre les propositions de la filière, développer l’appétence numérique des élèves et des enseignants et faciliter l’accès au marché de l’éducation nationale.

Au-delà de son ambition d’accompagner la filière EdTech dans sa structuration, l’AFINEF formule des propositions en vue d’influencer la construction des politiques publiques en matière de numérique éducatif. En décembre 2023, elle a ainsi publié un livre blanc contenant 15 recommandations visant à consolider l’écosystème. « Notre objectif est d’offrir un diagnostic et une expertise en collaboration étroite avec les associations nationales et locales (comme EdTech Lyon, EducAzur…) qui assurent un important travail de maillage sur le terrain. C’est tout le sens de la publication de ces propositions, qui sert également à montrer que nous avons une filière vivante capable de proposer des mesures concrètes », explique Sylvanie Duval, déléguée générale.

Un « pass pédagogique » pour les enseignants

Afin que la filière EdTech puisse accéder plus facilement au marché de l’éducation, l’AFINEF appelle les décideurs à accélérer la mise en œuvre du compte ressources destiné aux enseignants. Pour l’heure, les spécificités de ce compte ne sont pas encore connues, notamment en matière de budget. « Nous savons en revanche qu’une partie du budget concernera les manuels scolaires numériques. Or, si un budget commun aux manuels et aux ressources numériques proposées par les EdTech est mis en place, il existe un risque qu’il soit en grande partie consacré aux manuels, qui sont favorisés par une plus forte notoriété auprès des enseignants. Cela donnerait des résultats insatisfaisants si l’objectif est de favoriser les pratiques numériques dans un contexte pédagogique », pointe-t-elle. Pour cette raison, l’AFINEF préconise la mise en place d’un « pass pédagogique » doté de deux poches budgétaires séparées.

Rendre lisible la stratégie public/privé

Depuis plusieurs années, l’État poursuit une politique de mise en place de « communs numériques ». Mais ces derniers peuvent parfois entrer en concurrence avec une offre déjà proposée par des entreprises françaises privées. Concrètement, l’AFINEF propose que le ministère réalise des études préalables au développement d’outils numériques dans le but d’identifier les entreprises privées qui les conçoivent déjà et de leur éviter d’être subitement confrontées à un concurrent public gratuit. « Globalement, ce que la filière demande, ce n’est pas que l’État renonce à sa politique de communs numériques, mais qu’il fournisse une visibilité sur plusieurs années pour le déploiement des solutions qu’il soutient. C’est-à-dire sur les domaines qu’il compte investir afin que les entreprises puissent les intégrer dans leur modèle de développement et s’y préparer », souligne-t-elle.

Une étude nationale sur les usages numériques

Le numérique éducatif n’est pas bénéfique en soi : son efficacité dépend autant des outils choisis que de la façon dont il est intégré par les enseignants. « Dans ce cadre, on parle beaucoup de « mesures d’impact » en vue de savoir si une ressource est efficace pour les élèves. Mais pour être pertinentes, il faut qu’elles soient menées auprès de cohortes d’enseignants acculturés et bien formés en amont. Ce sont eux qui devraient être interrogés en vue d’évaluer la qualité de leurs pratiques professionnelles en lien avec les ressources dont on souhaiterait étudier l’impact », assure Sylvanie Duval. Il s’agit ainsi de bien interroger le terrain, d’avoir des chiffres clairs et des analyses non biaisées s’appuyant sur des usages éclairés. Ce n’est qu’ensuite que les mesures d’impact permettront de mieux déployer le numérique éducatif, en identifiant ce qui fonctionne le mieux. Pour l’AFINEF, cela aurait également le mérite de rassurer les collectivités, l’Éducation nationale, les enseignants, les parents d’élèves…

Développer l’appétence numérique dès le plus jeune âge

Les usages du numérique dans la sphère scolaire peuvent à la fois concerner des logiciels et des « petits matériels connectés », par exemple des robots, plus adaptés aux enfants pour qu’ils développent un intérêt pour le numérique. « C’est d’autant plus important que la France entend être un champion du numérique. Mais pour cela, il faut déployer, dès l’école, une formation et des usages d’outils en cohérence avec l’objectif à atteindre », explique-t-elle. Former par et au numérique, en s’appuyant notamment sur des dispositifs sans écran, permettrait ainsi de donner envie aux enfants, notamment les filles, de s’orienter vers les filières numériques. « Une chose est sûre, il n’est pas possible d’avoir des ambitions nationales fortes en matière d’IA et de cybersécurité sans, en amont, permettre aux enfants de bien appréhender tous ces sujets », conclut-elle.

 

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