Obsolescence des compétences : comment y remédier ?

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Parce qu’elles doivent composer avec un environnement en constante évolution, les entreprises n’ont d’autre choix que d’investir dans des stratégies de formation innovantes. L’objectif est double : défier l’obsolescence des compétences et répondre à une forte demande des apprenants, qui souhaitent suivre des parcours plus individualisés.

Selon Pôle Emploi, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore. D’autre part, la durée de vie des compétences techniques ne cesse de baisser face aux évolutions technologiques. Lutter contre le phénomène de l’obsolescence des compétences est donc devenu un enjeu primordial. D’autant que les organisations ont également à faire face à un environnement économique en crise ainsi qu’à de constantes évolutions réglementaires, notamment en matière d’environnement ou d’accessibilité. La solution ? Favoriser l’individualisation de la formation pour accompagner la transformation profonde des métiers. « La bonne nouvelle est que, depuis quelques années, nous avons plus de moyens qu’auparavant pour réaliser cet objectif », a expliqué Kevin Vallais, senior account manager chez Syfadis, dans le cadre d’un webinaire. En misant sur les récentes innovations (intelligence artificielle, adaptive learning…), les projets de formation sont capables de favoriser le développement de compétences et de permettre aux collaborateurs de tirer leur entreprise vers le haut.

Le tournant de l’intelligence artificielle 

Le rythme de la formation s’est fortement accéléré ces dernières années  : au lieu de sessions annuelles ou trimestrielles tenues en présentiel, les collaborateurs peuvent désormais se former quotidiennement grâce à une pluralité de formats et de modalités (classes virtuelles, vidéos, podcasts…). Pour soutenir cette évolution positive, le secteur de la formation doit miser sur l’intelligence artificielle. « Elle permet aux apprenants de bénéficier de parcours personnalisés et capables de générer des suggestions de contenus adaptés au profil de chacun », souligne Pierre-Olivier Carli, partnetships manager chez Edflex. Si le secteur de la formation doit se tourner vers l’IA, c’est aussi parce qu’elle est capable d’améliorer les environnements d’apprentissage, en y intégrant des chats conversationnels pour aiguiller les apprenants, des outils de suggestion et de mise à jour de contenus… « L’IA est également efficace en raison de l’assistance à la conception de ressources qu’elle procure. Par ailleurs, elle permet de produire des retours automatiques suite aux évaluations des apprenants afin que ces derniers acquièrent des connaissances en autonomie », ajoute-t-il.

Identifier les besoins en formation

Autre enjeu clé : conserver la data en lien avec les sujets de formation plébiscités par les apprenants. Or, beaucoup d’entre eux utilisent Google pour répondre à des besoins de court terme comme l’usage de fonctionnalités d’un programme spécifique. « Cette tendance montre que les entreprises ne répondent pas à l’ensemble des besoins des collaborateurs, qui souhaitent se former au quotidien. La solution est d’identifier leurs besoins et de leur proposer des contenus adaptés et régulièrement mis à jour. Il faut également que les formations soient flexibles, c’est-à-dire multi-format, de durée variable et accessibles via tous les supports », indique Pierre-Olivier Carli. Cette approche est doublement profitable puisqu’elle permet aux apprenants d’avoir accès, sur le LMS de l’entreprise, à une information de qualité et aux responsables formation d’identifier les contenus plébiscités sur lesquels il faut continuer d’investir.

Distinguer les groupes d’apprenants

Afin d’aller plus loin dans la personnalisation des apprentissages, l’entreprise peut également identifier des typologies de populations à former. « Nous en avons dressé trois principales. D’abord, les employés de bureau, qui ont besoin de dégager du temps pour se former. Ici, un changement de culture s’impose : les directions doivent considérer ces temps de formation comme un investissement », assure Kevin Vallais. Deuxième population : les managers et cadres, auxquels il faut proposer des formations certifiantes, en vue de valoriser auprès d’eux l’image de « lifelong learner », par exemple via l’octroi de badges. Enfin, les employés de terrain, considérés comme les « grands oubliés » de la formation. « Auprès de ces populations de collaborateurs, il faut se tourner vers des canaux de communication adaptés et envisager des formations accessibles sur mobile et conçues dans des formats plus courts », conclut -il.

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