Quel est le rôle du référent décrochage scolaire ?

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Le décrochage scolaire est un enjeu de société auquel la communauté éducative se confronte, désormais, en s’outillant. Parmi les acteurs impliqués dans la lutte contre ce phénomène, le référent décrochage scolaire (RDS), dont le rôle est devenu central dans les établissements depuis la création d’une certification décrochage scolaire. Voici l’essentiel de ses rôles et de ses missions.

Contribuer au suivi de l’élève

Le RDS accomplit sa mission de façon volontaire dans l’établissement. Pouvant être un conseiller principal d’éducation (CPE) ou un enseignant, il fait partie des personnels permanents de l’établissement et œuvre à la mise en place d’une politique locale de lutte contre le décrochage. Chargé de le nommer, le chef d’établissement lui donne une mission de suivi pluriannuel : « Il est important que l’accompagnement des élèves concernés par le décrochage scolaire se poursuive sur la durée. Cette mission est notamment réalisée via la mise en place de statistiques. L’ensemble de ces données chiffrées permettent d’affiner la pédagogie et les solutions proposées », a expliqué, dans le cadre d’une vidéo projetée lors d’un webinaire organisé par réseau Canopé, Dominique Duperray, proviseur du Lycée des Métiers à Manosque. Dans le cadre de ce suivi, le RDS peut recourir à la plateforme Pronote pour collecter des informations à propos des élèves à risque.

Avoir une capacité de dialogue

La mission du RDS est liée à son rôle de relais entre les enseignants et le groupe de prévention du décrochage scolaire (GPDS) de son établissement. L’une des qualités qu’il doit avoir est donc sa capacité à dialoguer avec les différents acteurs et personnels impliqués. Son rôle est aussi de co-piloter et d’animer le GPDS avec le chef d’établissement tout en étant force de proposition. « Il doit également prendre connaissance d’éléments d’information donnés par le conseiller principal d’éducation », indique le proviseur. Le RDS doit ainsi avoir une rigueur de travail et une facilité relationnelle, qui l’aideront également à structurer l’ensemble de ses missions avec des experts extérieurs à l’établissement.

Être en lien avec l’ensemble de la communauté éducative

Le RDS exerce également sa mission de suivi en lien avec tous les membres de la communauté éducative : la famille, le pôle médico-social, le pôle vie scolaire, le pôle administratif, la direction de l’établissement ou encore le pôle pédagogique composé des enseignants et des assistants d’éducation. « Tous ces acteurs sont concernés par la lutte contre le décrochage scolaire, qui est un enjeu collectif », assure ainsi Diane V., professeure de SVT en collège et médiatrice de ressources et services pour Réseau Canopé. C’est essentiel à la récolte des informations pertinentes permettant un repérage précoce et l’identification des solutions qui seront proposées. Parmi les signaux qu’il doit identifier avec ses partenaires : l’absentéisme, les difficultés scolaires ou encore la passivité. « La Malette des parents », qui contient des conseils et des ressources adaptées, peut ici être mobilisée pour favoriser les échanges à distance avec les parents.

Connaître les interlocuteurs externes

Au sein du réseau FOQUALE (Formation Qualification Emploi), le RDS entretient des relations avec des instances ou des organismes partenaires extérieurs à l’établissement comme la MLDS (Mission de lutte contre le décrochage scolaire), les CIO (Centres d’information et d’orientation), les autres établissements du secteur, etc. Dans cette optique, le RDS est mis à contribution afin d’orienter l’élève vers les structures appropriées, d’où l’importance pour lui de connaître l’écosystème des acteurs luttant contre le décrochage scolaire.

Pouvoir s’adapter au contexte local

Le RDS doit avoir une excellente connaissance des réalités locales. Il voit ses missions définies par des lettres de mission académiques, qui sont toutefois être adaptées aux politiques locales de la ville, aux cités éducatives, aux zones rurales… Cependant, certaines de ses grandes missions sont constantes comme la nécessité de faire un état des lieux du décrochage scolaire au sein de l’établissement ou encore la coordination du GPDS et de l’action de prévention du décrochage scolaire. Il est aussi, dans tous les cas, un interlocuteur privilégié pour les services académiques comme le SAIO (Service académique d’information et d’orientation). Il assure une mission invariante dans le maintien et le retour en formation initiale des jeunes. Le RDS est devenu, via la création de la certification décrochage scolaire, une personne ressource pour les équipes pédagogiques sur ce sujet.

Coordonner des actions concrètes de prévention

Parmi elles, le tutorat, qui permet de personnaliser le suivi pédagogique en lien avec la famille de l’élève en mettant en place, par un exemple, un dispositif éducatif et une aide individualisée. Le tuteur peut être un adulte volontaire de l’établissement, un enseignant ou un CPE qui favorisera des temps d’écoute et un suivi régulier. Le dispositif qu’il propose doit être souple et adaptable afin que l’élève ne se sente pas surchargé. Il doit être prévu sur une courte durée, de 3 à 4 semaines, à renouveler à la demande de l’élève. L’objectif est que l’élève n’ait pas à subir ce tutorat afin d’être dans une posture volontaire. Autres formes d’actions concrètes : des ateliers où les élèves peuvent s’interroger sur leur scolarité, réaliser leur autoportrait afin de se valoriser, se projeter dans l’avenir, découvrir d’autres filières, expérimenter les arts plastiques ou l’entrepreneuriat. À noter que ces ateliers peuvent intégrer l’usage de plateformes interactives.

A consulter : Le référent décrochage scolaire, un acteur essentiel dans l’établissement – CanoTech / Être référent décrochage scolaire : aborder la mission avec confiance – CanoTech /

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