Comment déployer un projet BYOD ?

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l’accès au numérique pédagogique fait souvent défaut en France du fait du manque d’équipements, alors que les collégiens et lycéens sont en grande majorité équipés de téléphones personnels. Dans ce cadre, l’approche BYOD (Bring your own device) peut se révéler efficace. 4 conseils pour réussir cette démarche.

Comprendre l’intérêt du BYOD

Financées par les collectivités, les écoles peuvent manquer de budget pour équiper leurs élèves en téléphones et en tablettes et assurer la maintenance de ces outils. « Or, 9 collégiens sur 10 disposent déjà d’un smartphone. C’est précisément ce qu’il faut exploiter, à condition de piloter le bon usage pédagogique de ces outils », a expliqué Hélène Azevedo, co-fondatrice de ModCo, à l’occasion d’un atelier qui s’est tenu dans le cadre du salon Educatech Expo. Solution de sécurisation des téléphones personnels, ModCo apporte un environnement sécurisé pour permettre l’usage des outils personnels pendant le temps scolaire. L’intérêt de cet outil est qu’il fournit une interface professeur accessible sur la tablette ou l’ordinateur fourni par l’établissement ainsi qu’une application mobile que l’élève peut télécharger sur son téléphone pour accéder aux ressources pédagogiques mises à disposition par l’enseignant. Enfin, le déploiement d’un projet BYOD présente un intérêt environnemental puisqu’il permet d’éviter la mise en place de toute une flotte d’appareils à l’échelle d’un département, ce qui produit un impact écologique important.

Intégrer l’ensemble des acteurs

Il est nécessaire d’insuffler une intelligence collective autour de la mise en place de projets pédagogiques innovants. C’est précisément sur cet élément que ModCo capitalise. Actuellement adoptée par 30 établissements scolaires, la solution entend ainsi lancer un travail de collaboration avec plusieurs partenaires, notamment dans le département de la Vienne. « Il est essentiel de penser, de façon collective, le schéma de déploiement d’un projet BYOD. Celui-ci comprend notamment l’engagement de l’ensemble des acteurs éducatifs : collectivités, professeurs, ingénieurs pédagogiques, parents, élèves », indique la fondatrice. L’objectif est de définir un cadre d’usage pour que les élèves et les familles prennent conscience qu’à l’école, le téléphone doit être utilisé à des fins pédagogiques. Une fois qu’ils se sont approprié l’outil, les professeurs peuvent, de leur côté, présenter aux parents les finalités pédagogiques poursuivies dans le cadre du projet. De leur côté, les collectivités et les établissements doivent fournir une infrastructure technique stable, comprenant notamment une connexion Wifi de bonne qualité.

Expérimenter à petite échelle

Une phase importante de la mise en place d’un projet de BYOD est la définition des objectifs (partage de ressources numériques, lutte contre le décrochage scolaire, perspective de déploiement plus large à l’échelle de la collectivité, etc.) qui peuvent différer d’une classe à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une discipline à l’autre… Il est également plus prudent de commencer l’expérimentation au sein d’un « terrain test », c’est-à-dire dans quelques classes, afin de repérer les meilleures pratiques qui pourront être diffusées par la suite. Par ailleurs, les établissements doivent mettre à disposition une flotte d’équipements pour les élèves ne disposant pas de smartphones personnels. Enfin, le déploiement d’un projet BYOD doit comprendre une phase de formation et d’accompagnement des professeurs via des sessions interactives animées par un ingénieur pédagogique. « L’objectif est qu’ils prennent en main l’outil et parviennent à repenser leurs séquences pédagogiques dans le cadre du projet », indique-t-elle.

Mesurer l’impact pédagogique

Enfin, avant de penser le passage à l’échelle, c’est-à-dire le déploiement du projet à l’échelle de tout un département, il est important de mesurer l’impact pédagogique du projet. Par exemple, ModCo agit en partenariat avec le laboratoire scientifique TECHNÉ de l’Université de Poitiers. « Celui-ci nous aidera à évaluer la motivation et la responsabilisation des élèves vis-à-vis de l’usage de leurs smartphones personnels en classe ainsi que les bénéfices pédagogiques ressentis par les professeurs », souligne Hélène Azevedo. L’objectif est de tirer des enseignements de ces retours d’usage en vue d’améliorer l’outil et de diffuser les meilleures pratiques qui auront émergé chez les enseignants et les élèves.

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