Enseigner à distance : retour d’expérience de l’ESCP

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L’année 2020 restera comme l’année de la généralisation de l’enseignement à distance. Un exercice difficile pour l’enseignant mais aussi pour les élèves. Wooclap a donné la parole à un professeur de l’ESCP et à un étudiant. Morceaux choisis de cette interview croisée.

Créée en 2015 à Bruxelles par Sébastien Lebbe et Jonathan Alzetta, Wooclap est un éditeur d’une solution de quiz sur mobile. Accessible en 6 langues, la plateforme est utilisée par 500 000 enseignants dans 150 pays.

Parmi ces 500 000, Roberto Quaglia est professeur en stratégie et management à l’ESCP Business School. En juin 2020, lors de la première vague de Covid-19, il a donné le cours “Problem solving and Communication” à une centaine d’étudiants en classe virtuelle. Hector Drawin a assisté à ce cours, donné avec l’outil de vidéoconférence de Blackboard et la solution interactive de Wooclap.

Quels sont, selon vous, les principaux défis d’une classe virtuelle ?

Roberto Quaglia, professeur :

Cela dépend en fait de la taille de la classe.

  • Pour les petits groupes (moins de 40), la didactique d’une expérience virtuelle est très similaire à celle d’un cours physique: j’explique la théorie, je l’illustre avec un exemple et ensuite je divise la classe en petits groupes pour solutionner des problèmes en équipe. Enfin, j’invite les groupes à partager et comparer leurs réponses.
  • Pour les grands groupes (plus de 100), il est plus compliqué de répliquer ce schéma. En étant sur un outil de vidéoconférence, tout ce qu’on voit, c’est une liste de 150 noms sans visage. Aux questions posées, je vois quelques réponses lancées via un chat. Conclusion : l’expérience est impersonnelle. C’est donc à ce moment que l’enseignant se doit d’être créatif et de revoir ses pratiques pédagogiques.

Hector Drawin, étudiant :

Les principaux défis sont le manque de participation et l’ennui. Assister à un cours physique de 3 heures en regardant un professeur qui passe son temps à lire ses slides peut déjà être ennuyeux, mais virtuellement c’est encore pire.

Dans le cas d’une classe virtuelle, le professeur n’est pas présent dans la pièce, il n’est pas en capacité d’imposer son autorité et de demander l’attention de chacun !

Quel est votre retour d’expérience de l’utilisation de la solution Wooclap ?

Roberto Quaglia, professeur. :

J’ai très vite compris le fonctionnement de Wooclap. C’est très intuitif. Je n’ai pas utilisé tous les types de questions dès le premier jour. La formule que j’essayais d’appliquer est simple : Théorie + application + feedback = un cours réussi.

La raison pour laquelle vous ne pouvez pas interagir avec de grands groupes d’élèves de la même manière qu’avec des groupes plus petits est que le temps de transition d’une étape (par exemple, « Théorie ») à une autre (par exemple, « Application ») augmente avec le nombre d’étudiants, ce qui ralentit le cours. Et chaque fois qu’il y a une latence dans la classe, vous créez une opportunité pour les élèves de se désengager.

Wooclap est très peu intrusif dans le cours. Vous pouvez faire participer vos élèves en quelques secondes. J’apprécie par exemple l’intégration Powerpoint qui me permet d’insérer mes questions Wooclap directement sur mes diapositives, ainsi que la fonction QR code pour se connecter. Lorsque ces outils sont utilisés ensemble, je reçois les réponses de près de 100% de la classe en 3-4 minutes.

Wooclap permet aussi aux élèves introvertis de participer. Ces étudiants n’aiment pas se mettre en avant, ils n’utilisent pas le micro et n’écrivent pas dans le chat. Mais avec Wooclap, ils participent plus aisément car ils ne craignent pas de se faire remarquer. Par conséquent, au lieu de toujours faire participer les mêmes étudiants extravertis, je reçois une plus grande diversité de réponses. Ce qui suscite des débats plus intéressants !

Hector Drawin, étudiant :

Le principal effet de Wooclap est de briser la monotonie des cours habituels. Cela a créé un rythme dynamique ! Chaque fois que je commençais à être déconcentré, la question Wooclap réactivait mon attention. Toute l’expérience était fluide : le professeur affichait un QR code, je le scannais avec l’appareil photo de mon téléphone et j’atterrissais sur une page Web sans avoir à télécharger une application ou créer un compte. Je sélectionnais alors la réponse et appuyais sur “envoyer”.

J’ai également apprécié les efforts du professeur Quaglia pour illustrer ses théories. Il a utilisé une variété de contenus multimédias, ce qui a rendu le cours plus dynamique : nous avons travaillé sur des études de cas, regardé des extraits de séries (Mad Men), des films (12 hommes en colère) ou des discours publics (Steve Jobs).

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