La Nouvelle-Aquitaine investit dans un chatbot pour son lycée connecté

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Financé par la région Nouvelle-Aquitaine et l’Europe via les fonds FEDER, le « lycée connecté », l’ENT des lycées de la région, aide les enseignants à dynamiser leur pédagogie. Dès novembre 2022, il proposera un chatbot développé en partenariat avec le ministère des Armées. Les explications d’Emmanuel Pret, chargé de mission Lycée Numérique.

Pouvez-vous présenter votre plateforme ?

Notre lycée connecté, qui est opérationnel depuis septembre 2019, répond à une volonté d’éducation au numérique par les apprentissages. Les prérogatives pédagogiques sont déterminées par le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de l’Agriculture. De notre côté, en tant que collectivité, nous fournissons ce support afin que nos partenaires organisent leur politique en matière de numérique éducatif. Concrètement, le lycée connecté fournit des services numériques pour les lycées du territoire : les lycées publics des trois académies (Bordeaux, Limoges et Poitiers), les lycées agricoles, les deux lycées maritimes ainsi que les lycées privés qui le souhaitent. Nous apportons régulièrement de nouveaux services et banques de ressources pédagogiques – encyclopédies, manuels scolaires, animations scientifiques – en suivant la feuille de route établie avec les partenaires académiques.

Quels outils sont mis à disposition ?

Parmi les outils intégrés au lycée connecté figurent la plateforme Moodle, diverses solutions de partage de documents et de visioconférence, OnlyOffice (un outil de bureautique en ligne), Minetest (un jeu vidéo permettant d’enseigner les mathématiques, la géographie ou l’architecture), une plateforme de blogging, Scratch (un outil d’apprentissage du coding)… De manière générale, nous privilégions les logiciels libres car ils sont plus propices à la protection des données tout en étant avantageux en matière de coût de développement, d’intégration et d’adaptation. Par ailleurs, la plateforme est accessible via tous les supports. Aujourd’hui, 90 % des élèves et 50 % des enseignants utilisent leur smartphone pour accéder au lycée connecté.

La crise du Covid-19 a-t-elle marqué un tournant dans le déploiement des services ?

Une bascule s’est opérée dans les usages puisque c’est lors de cette crise que nous avons mis en place un outil de tchat en ligne, « Élément », qui permet aux élèves d’échanger entre eux ou avec leurs professeurs de façon sécurisée. Il s’agit de l’outil de base qui est utilisé pour la messagerie sécurisée de l’État, Tchap. Par ailleurs, la crise du Covid-19 a fortement accéléré l’usage de notre outil de visioconférence BigBlueButton. Pourtant, lorsque ce logiciel libre a été mis en œuvre, en 2019, nous imaginions que les usages seraient ponctuels, par exemple dans le cadre d’échanges de classes entre un lycée français et un lycée étranger. L’outil s’est ainsi révélé précieux, voire indispensable pendant les confinements. Mais l’engouement des enseignants et des élèves pour le lycée connecté provient surtout du fait qu’il soit pertinent pour assurer l’enseignement d’éléments de programmes liés aux nouvelles technologies ou à des certifications comme Pix.

Quels sont les futurs projets de la région Nouvelle-Aquitaine en matière d’éducation ?

La région travaille actuellement à la construction d’un chatbot en partenariat avec le ministère des Armées. Il s’agit d’un outil évolutif auquel nous apporterons un contenu destiné à faciliter les interactions avec les usagers. Le but est d’aider ces derniers lorsqu’ils se posent des questions quant aux usages ou aux outils à mobiliser pour réaliser des expériences pédagogiques spécifiques. Il pourra ainsi répondre à des questions comme : « Comment faire une représentation graphique d’une courbe mathématique ? », « Comment mettre une vidéo en ligne ? »… Cette interface a vocation à être fidèle à l’assistance que peut assurer un humain, non en matière de pédagogie mais d’usages pratiques. Nous sommes en train de construire des scénarios avant de l’ouvrir au grand public d’ici à la Toussaint. Enfin, nous souhaitons, d’une part, continuer l’exploration des ressources et des outils pédagogiques et, d’autre part, mettre en place des services de transmission d’informations pratiques aux parents d’élèves.

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