L’Université de Rennes 1 veut créer un campus augmenté

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Lauréate de l’appel à manifestations d’intérêt « Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur » (Demoes), l’Université de Rennes 1 veut lancer, grâce à son projet AIR , un plan de restructuration de ses pratiques pédagogiques basé sur la création d’un campus augmenté et d’un écosystème de soutien aux équipes enseignantes.

Comment recréer les interactions sociales réelles dans le monde virtuel des enseignements à distance ? L’Université de Rennes 1 entend se saisir de cet enjeu qui s’est imposé avec force lors du basculement des enseignements à distance. Elle prévoit de lancer un projet baptisé « AIR » (Augmenter les Interactions à Rennes) qui se déclinera sur trois dimensions complémentaires tout en tenant compte de l’entièreté des impacts de la transformation numérique dans les parcours de formation.

Des rencontres informelles dans des couloirs virtuels

Les plateformes numériques ne permettent pas de répliquer les conditions qui occasionnent les interactions spontanées et imprévues du monde réel. L’ambition que porte le projet AIR est de développer une plateforme qui ferait office de « campus augmenté » et qui permettrait à ses utilisateurs de « croiser » des pairs, des étudiants, des collègues dans des « couloirs » virtuels. « En effet, ces rencontres informelles qui se déroulent en marge des cours magistraux ou des réunions sont souvent l’occasion d’échanges fructueux. Et c’est ce que nous avons perdu depuis 2 ans », explique Olivier Wong, vice-président en charge du numérique. L’ambition du projet est ainsi de mettre en place des lieux hybrides permettant un meilleur enchaînement des activités.

Une future « digital workplace »

La plateforme s’inspirera de la solution Gather Town qui permet à ses utilisateurs de traverser des couloirs, de rencontrer des pairs et d’interagir avec eux en petits groupes. « Le campus augmenté ne se basera pas sur des technologies complexes. Au contraire, par sa facilité de prise en main, il a pour objectif d’effacer le numérique au bénéfice des interactions non programmées à l’avance. L’idée est d’augmenter les possibilités du réel pour les apprenants, les personnels, les équipes de recherche répartis sur nos différents campus ou se trouvant à l’international », poursuit-il. Le campus augmenté aura également pour objectif d’être un « digital workplace », un lieu qui centraliserait autour de l’utilisateur l’ensemble des ressources et des applications éducatives dont il a besoin. Lors de la phase exploratoire, différentes technologies et solutions EdTech comme Klaxoon seront challengées pour le développer.

Des pédagogies interactives comme l’immersion

Le deuxième volet du projet AIR concernera les transformations des pratiques pédagogiques. Il s’agit de développer des pratiques basées sur des technologies immersives, des simulations, des jeux sérieux… « Grâce à la VR, un enseignant en IUT a la possibilité de simuler des accidents industriels avec une procédure d’urgence à appliquer. Ces activités sont difficiles à simuler avec autant d’intensité avec des systèmes réels », indique Olivier Wong. L’université entend également se saisir des outils immersifs pour développer les soft skills des étudiants : esprit collaboratif, gestion du stress… Elle s’appuiera sur des travaux existants sur le bassin rennais, comme ceux de l’agence de réalité virtuelle Artefacto, ou encore du projet Hybrid, qui a développé des outils auteurs permettant de créer des scénarios pédagogiques basés sur l’immersion.

Un écosystème de soutien pour les enseignants

Le projet AIR sera, enfin, axé sur les transformations numériques à même de favoriser l’appropriation par les enseignants de ces nouveaux dispositifs. Un écosystème offrira ainsi aux équipes pédagogiques « une assistance de proximité recomposée et plurielle », explique Olivier Wong. Dans le contexte post-Covid-19, moins stable qu’auparavant, de nouveaux métiers sont à inventer car l’enseignant ne peut pas prendre en charge l’ensemble des actions à mettre en œuvre dans le cadre de parcours hybridés. « Certaines de leurs tâches peuvent être gérées par des personnels en support, des techno-pédagogues dont nous souhaitons valoriser les compétences. Si les ingénieurs pédagogiques ont un rôle de conseil et de structuration de dispositifs pédagogiques, les techno-pédagogues, eux, auraient pour objectif de se concentrer sur leur mise en œuvre concrète tout en ayant la capacité d’appréhender des problématiques pédagogiques, comme l’approche par compétence », conclut-il.

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