Prometheus-X défend une vision souveraine du numérique éducatif

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Prometheus-X, c’est la promesse d’une alliance au sein de la communauté éducative pour une meilleure gouvernance des données relatives aux parcours des étudiants et des apprenants. L’association d’intérêt général, qui a déjà créé sa plateforme, a pour objectif d’agréger les services de plusieurs solutions EdTech et de structures publiques comme Pôle Emploi.

Une plateforme collaborative destinée à construire le « Data Space Education Skills » (DASES) est née. Elle s’inscrit au sein de GAIA-X et du groupe DASES dont la gouvernance inclut le Ministère de l’Education, de la Jeunesse et des Sports, l’ONISEP, Pôle Emploi et de nombreux autres acteurs au niveau français et européen, un projet de développement d’une infrastructure de données sécurisée pour l’Union européenne. En cours de finalisation, Prometheus-X présente sur son site les avancées de ce travail et des cas d’usage. Parmi ses membres fondateurs figurent des associations professionnelles de la filière EdTech, des edtechs, des universités, des entreprises, des acteurs de la recherche et des services d’infrastructure de circulation de données d’éducation (EdTech France, AFINEF, Editeurs d’Education, INRIA, CY Cergy Paris Université, Institut Mines Télécom, Orange, etc.) des solutions éducatives comme BCDiploma et des services d’infrastructure de circulation de données d’éducation. Matthias De Bièvre, co-fondateur de la solution et dirigeant de Visions explique que « Prometheus-X vise à aider les acteurs à s’échanger des data et à permettre aux apprenants de contrôler leurs données et de les partager librement avec des services d’aide au développement professionnel. »

Objectif : interconnecter les EdTech

Souvent, les données de compétences d’une personne et ses traces d’apprentissage (diplômes, compétences acquises, soft skills…) sont réparties dans les solutions éducatives, les écoles, les acteurs publics comme Pôle Emploi… « L’objectif est de lier ces blocs d’informations en vue d’établir des profils complets et de fournir aux apprenants des recommandations de formations pertinentes », souligne Matthias De Bièvre. Le projet vise également à mieux structurer la filière EdTech. Que ce soit pour proposer aux utilisateurs de déterminer leurs compétences ou des services d’adaptive learning, les solutions éducatives doivent mieux personnaliser leurs offres. Or, ces démarches nécessitent une analyse pointue des données. « Le but est ainsi de leur permettre d’entraîner leurs intelligences artificielles et ainsi de prédire quelle serait, par exemple, la bonne formation à suivre pour une personne », précise-t-il. Selon lui, si les 400 EdTech françaises s’interconnectaient, elles pourraient « concevoir des services plus complets et plus complémentaires ».

Un cadre sécurisé

Prometheus-X entend répondre à cet enjeu en fournissant une infrastructure, des services ainsi qu’un cadre sécurisé. « Les services sont conçus pour gérer les identités des personnes, leur consentement sur l’échange de leurs données et les contrats entre les EdTech. » En bref, toute une gamme de services en open source permettant de se connecter à un réseau de données de compétences. Les acteurs pourront alors enrichir leurs offres de nouvelles fonctionnalités. En outre, les utilisateurs auront accès à un dashboard de pilotage de leurs données afin d’autoriser ou non les acteurs éducatifs à accéder à celles détenues par d’autres acteurs.

« Mettre en œuvre un numérique éthique »

La plateforme travaille actuellement aux côtés de ses partenaires sur différents cas d’usage. Ces derneirs regroupent des EdTech, mais aussi des missions locales, des lycées, des universités et des employeurs. Tous sont connectés à un même réseau afin que les bénéficiaires du service génèrent des bilans, par exemple en matière d’orientation. Un premier cas d’usage en cours de construction, auquel participent des start-up comme Orientoi, permet ainsi de montrer un exemple d’interconnexion via la plateforme Visions. Enfin, la visée du projet est aussi de permettre aux acteurs de faire circuler des données sans qu’ils ne soient dépendants de grosses plateformes comme LinkedIn. « Ce que nous proposons, c’est finalement un réseau commun et gouverné collectivement.  Notre souhait est de mettre en œuvre un numérique éthique en proposant une infrastructure garantissant à chacun la maîtrise de ses données », conclut-il.

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