Née en 2018, Reverto est une solution de réalité virtuelle dont la vocation est de développer les compétences relationnelles des collaborateurs d’entreprise. Elle participe, cette année, au projet de la Métropole de Lyon qui consiste à déployer le numérique éducatif dans les collèges de la région. Les explications de Guillaume Clere, fondateur.
Comment Reverto a-t-elle été créée ?
En 2018, j’étais journaliste et réalisateur de documentaires traitant de sujets de société. À ce moment-là, le mouvement #MeToo soulevait la problématique du harcèlement des femmes. La même période a vu la progression des usages de la réalité virtuelle, qui commençait à devenir accessible pour permettre aux usagers de se mettre à la place de quelqu’un d’autre. Je l’ai ainsi utilisée comme un outil documentaire pour traiter de la question de la relation femme-homme. Ce projet a donné naissance à un outil de formation et de sensibilisation au sexisme en entreprise, que nous vendons encore aujourd’hui.
Que propose aujourd’hui votre solution ?
Reverto promeut l’apprentissage par l’expérience. La solution s’adresse aux entreprises en vue de faire vivre des expériences en réalité virtuelle aux collaborateurs. Sur le sujet du sexisme par exemple, nous proposons une expérience en VR s’étendant sur 15 minutes durant lesquelles les utilisateurs vivent une situation de sexisme puis reviennent sur des moments clé de l’expérience en vue de les qualifier : sexisme, harcèlement sexuel, agression… Par la suite, nous avons été sollicités par des entreprises pour proposer des scénarios en VR sur le sujet du handicap. Aujourd’hui, nous proposons également des expériences visant à sensibiliser au harcèlement moral, à la prévention du burn-out ainsi qu’au harcèlement à l’école. Pour cette dernière thématique, nous participons à un projet porté par la Métropole de Lyon, qui met en place, depuis la rentrée, un soutien à l’usage de solutions EdTech par les enseignants des collèges de la région. Dans ce cadre, nous mettons à disposition des collégiens des contenus dédiés. Nous les avons construits en nous basant sur des témoignages de collégiens et de lycéens victimes de harcèlement scolaire que nous avons récoltés auprès d’associations.
Quels sont vos projets ?
Nous lançons, en 2024, une expérience en VR destinée aux collèges pour sensibiliser les élèves à la problématique de la dyslexie. Pour concevoir le contenu, nous travaillons avec des chercheurs universitaires spécialisés sur cette question ainsi que sur des recherches journalistiques. Nous avons également récolté des témoignages et de la documentation sur les troubles DYS. Concrètement, le scénario que nous sommes en train de concevoir permettra aux élèves de vivre l’expérience de Léo, un élève dyslexique de 16 ans élève qui subit des humiliations. Grâce à un logiciel, nous avons pu recréer ce que voit un dyslexique sur un écran pour illustrer ses difficultés à déchiffrer un texte. Les élèves pourront ainsi mieux appréhender les souffrances des élèves DYS, qui peinent souvent à bénéficier d’un accompagnement et de soins adaptés.
