Comment intégrer le numérique en classe avec le modèle SAMR ?

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Le modèle SAMR (Substitution, Augmentation, Modification, Redéfinition) est un modèle théorique de référence qui décrit les différents paliers d’intégration des technologies dans une séance de classe. Son efficacité pédagogique suppose toutefois de faire des choix pertinents en matière d’usages du numérique. Cinq conseils pour bien le comprendre et l’adopter.

Comprendre le modèle SAMR

Elaboré par le chercheur américain Ruben Puentedura et exploité par de nombreux didacticiens, le modèle SAMR est utilisé pour décrire et situer le niveau d’intégration des technologies dans les pratiques de classe. Ses grandes lignes s’articulent autour de la substitution (le numérique est utilisé pour effectuer la même tâche qu’avant) ; l’augmentation (le numérique apporte une amélioration fonctionnelle) ; la modification (le numérique transforme la classe et amène à repenser les séquences pédagogiques) et la redéfinition (le numérique permet d’explorer de nouvelles approches qui étaient auparavant impossibles à adopter). Les enseignants peuvent ainsi l’adopter pour sélectionner, évaluer et intégrer les technologies dans leur classe.

Se poser les bonnes questions

Parce que les technologies modifient les gestes professionnels de l’enseignant et les scénarios pédagogiques, il est nécessaire de conserver une posture d’expérimentateur afin d’interroger sa pratique et la pertinence de ses choix. À ce titre, les professeurs doivent se poser trois questions fondamentales, que le ministère de l’Éducation formule ainsi : Quels sont les scénarios pour s’assurer du développement de liens pertinents entre l’éducation et le numérique ? Comment utiliser le numérique tout en s’assurant de la qualité des apprentissages ? De quelles manières utiliser le numérique dans une optique de formation continue et inclusive ?

Connaître les utilisations du modèle SAMR

Puisque le modèle SAMR est un cadre conceptuel à 4 niveaux, l’enseignant doit, pas à pas, se positionner dans l’évolution de ses pratiques en classe. Il peut ainsi évaluer sa pratique en se situant dans les différents stades du modèle ; projeter de nouveaux objectifs afin de franchir un nouveau palier d’intégration (par exemple explorer de meilleurs outils de collaboration en ligne pour engager davantage ses élèves) ; échanger avec d’autres professeurs afin de décrire sa pratique selon des représentations théoriques similaires ; modéliser les usages pour mieux les communiquer en situation de formation ; et, enfin, prendre du recul sur sa pratique et produire une analyse réflexive.

Explorer les exemples concrets d’intégration

Dans le cadre de la substitution, il est possible d’utiliser un traitement de texte au lieu d’un crayon pour écrire. L’augmentation consiste à exploiter les outils numériques pour effectuer des tâches courantes de manière plus efficace, par exemple en proposant à l’élève des corrections instantanées, ce qui favorise la pratique du feedback. La modification, qui suppose que des tâches scolaires ordinaires soient réalisées grâce au numérique, permet, quant à elle, de demander aux élèves d’enrichir leurs productions écrites par d’autres médias comme l’audio en vue de les partager avec leurs pairs (par exemple via Etherpad).  Enfin, dans le cadre de la redéfinition, il est possible pour les élèves de produire à plusieurs mains un document collaboratif à l’aide d’outils dédiés en ligne. Dans tous les cas, l’enseignant doit mesurer, en amont, l’apport des technologies afin de savoir si elles peuvent appuyer sa pédagogie. Ainsi, des usages innovants des technologies comme une visite sonore dans Google Earth permettent d’insuffler des pratiques impossibles à réaliser sans le numérique.

Intégrer le SAMR dans les évaluations

Les outils numériques (par exemple des services de QCM comme Wooclap ou Plickers) permettent une amélioration des évaluations. Dans le cadre du modèle SAMR, le numérique se substitue ainsi à l’évaluation orale ou écrite classique des activités réalisées via des outils digitaux. La phase d’augmentation, quant à elle, est visible puisque « l’outil numérique permet d’évaluer des connaissances de toute la classe de façon instantanée et automatique », indique Alain Lévy, professeur agrégé et formateur académique, dans Revue Technologie. Ensuite, l’enseignant peut être entraîné à aller plus loin dans la transformation des pratiques : selon lui, « la transformation est mise en évidence puisqu’il y a une modification de la posture professionnelle par l’utilisation d’un outil numérique qui a permis de redéfinir la tâche de l’évaluation par une pratique qui était impossible auparavant, à savoir mesurer en temps réel l’acquisition et la compréhension de tous les élèves afin de pouvoir différencier efficacement sa pédagogie ».

 

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