Jonathan Ways : « Le produit magique pour apprendre une langue n’existe pas »

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1to1PROGRESS est un spécialiste de la formation en langue. Dès sa création, cet organisme a misé sur le distanciel et a toujours refusé d’en sortir. Comment évoluent les besoins des apprenants ? Quelles innovations technologiques sont à suivre ? Les réponses de Jonathan Ways.

Les confinements successifs ont répandu l’usage du télétravail et de l’enseignement à distance. Une opportunité pour les acteurs de la formation à distance. Après des années d’évangélisation, l’apprentissage via Internet est devenu la règle ces derniers mois.

Quels sont les secrets d’un apprentissage à distance réussi ? Quelles modalités sont à privilégier ? Comment l’intelligence artificielle va s’inviter dans les formations de demain ? Jonathan Ways, cofondateur et président de 1to1PROGRESS, nous fait partager ses convictions.

Comment est né 1to1PROGRESS ?

Nous avons fondé 1to1PROGRESS fin 2010. Nous pensions que le distanciel allait prendre de plus en plus d’ampleur dans la formation des langues, toutes les études le démontraient. Ce mix pédagogique existait très peu à l’époque.

Nous étions uniquement sur l’anglais au départ. Nous nous appelions même 1to1ENGLISH. Fin 2015, nous avons déployé d’autres langues et changé de nom pour 1to1PROGRESS. Aujourd’hui, nous proposons des formations dans huit langues.

Dès nos débuts, nous avons eu une approche très qualitative à destination des entreprises uniquement et avec une promesse : proposer des formations réellement individualisées, voilà l’ADN de 1to1. Le distanciel, pour nous, ne signifie pas une qualité moindre, au contraire. Cela ouvre de nouveaux horizons en termes d’animation des formations, de rythme d’apprentissage, de flexibilité…

Pour garantir cette qualité, nous avons nos propres formateurs, notre propre LMS, nos propres contenus. Nous ne voulions pas créer un Uber de la formation avec juste une activité de plateforme de mise en relation.

Quelles sont vos solutions ?

Nous proposons cinq produits très complémentaires : les cours individuels, les cours collectifs sous forme de classe virtuelle en intra ou en inter, l’e-learning, le micro-learning et les modules de préparation aux certifications.

Ces cinq offres seront combinées ensuite suivant les besoins et les attentes des clients. Il n’y a pas de solution meilleure que d’autres. Il faut proposer une approche la plus individualisée possible, adaptée à chaque apprenant. Il faut construire un assemblage de briques pédagogiques sur-mesure, voilà notre conviction.

Et quoiqu’il en soit, l’apprentissage des langues nécessite un maximum d’oralité, rien ne vaut donc l’échange avec un formateur compétent !

Comment avez-vous vécu l’année 2020 ?

2020 restera une année très particulière avec des hauts et des bas. Notre clientèle est composée en priorité d’entreprises. Le premier confinement a marqué un arrêt des formations. Les DRH avaient d’autres priorités. Ensuite, grâce aux mesures de soutien mises en place par le gouvernement comme le FNE-Formation, l’activité a bien rebondi. En Italie, où de telles mesures n’ont pas été mises en place, la crise est beaucoup plus violente.

2020 restera aussi comme l’année du télétravail massif. C’est incontestablement un atout pour des acteurs de la formation à distance comme nous. Plus le télétravail s’impose, plus le distanciel en formation paraît naturel. Nous devrions gagner 5 à 10 ans dans la démocratisation des usages.

Enfin, l’appli CPF a permis une simplification administrative réelle et nous a permis de nous ouvrir sur une clientèle de particuliers que nous touchions moins par le passé.

Quelles innovations dans la formation vous semblent les plus prometteuses ?

Nous faisons beaucoup de veille, le secteur est en pleine révolution. Les innovations sont très nombreuses. Selon nous, l’enjeu principal sera l’adaptation des formations à chaque individu c’est pour cela qu’un parcours de formation doit être riche en activités.

L’intelligence artificielle pourra par exemple choisir les briques pédagogiques les plus efficaces à chacun. Si un apprenant à une mémoire visuelle, il n’aura pas le même parcours qu’une personne ayant plus une mémoire orale. L’IA va permettre une meilleure mémorisation.

Mais attention, il n’y aura pas de produit révolutionnaire. Une solution magique, qui fait que l’on se lève le matin et que l’on parle anglais, c’est impossible. La solution qui fonctionne est la personnalisation des parcours pédagogiques. Et la technologie va nous aider à mieux les construire, tout en continuant à nous appuyer sur nos formateurs !

 

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