Les cinq critères à retenir pour choisir une solution EdTech

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Le recours aux outils de l’EdTech est devenu indispensable pour assurer des parcours de formation plus flexibles, alliant synchrone et asynchrone, présentiel et distanciel. Mais devant la pléthore d’éditeurs de solutions éducatives qui rivalisent d’imagination sur le marché, comment les écoles doivent-elles établir des critères de choix pertinents ?

  1. Réaliser des phases de test

Avant d’adopter définitivement une solution éducative, il est nécessaire de passer par une phase d’expérimentation de l’outil et d’avoir les retours de la communauté d’enseignants. À l’ESITC (École supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction) de Caen, les tests servent également à affiner les critères de choix. « Si nous observons que l’ensemble des utilisateurs se sont bien approprié l’outil, nous décidons de l’adopter. Mais en veillant également à ce qu’il réponde aux besoins spécifiques de notre système d’enseignement, qui comprend essentiellement des matières scientifiques », explique Marie Bagieu, directrice de la nouvelle cellule d’innovation pédagogique de l’école.

  1. Consulter les établissements partenaires

Demander les retours d’autres établissements partenaires permet des partages d’expérience et un aiguillage vers les outils les plus adaptés. « Lors de la phase de prospection, nous faisons un benchmark afin d’identifier des outils pertinents via notre communauté d’enseignement supérieur, le réseau des vice-présidents universitaires chargés du numérique, les ingénieurs DSI, les ingénieurs pédagogiques… Nous menons également, en continu, un travail de veille auprès de notre communauté et du marché des EdTech », souligne Carole Nocéra-Picand, directrice du Suptice (Service universitaire de pédagogie et de Tice) de l’Université de Rennes 1.

  1. Choisir des outils qui s’intègrent au sein la plateforme LMS

Olivier Wong, vice-président en charge du numérique à l’Université de Rennes 1, estime que les universités doivent assurer « l’urbanisation » de leur système d’information : « Les fonctionnalités ajoutées doivent s’interfacer avec la plateforme LMS existante. À l’Université de Rennes 1, nous essayons de faire en sorte que notre plateforme Moodle recueille des outils interopérables, comme Klaxoon, outil de dynamisation de cours et de réunions. » Selon lui, cette démarche assure une harmonie d’utilisation entre les outils utilisés en présentiel et ceux déployés pour les cours donnés en asynchrone ou à distance, ce qui facilite la prise en main des enseignants et de leurs étudiants.

  1. Être attentif à la facilité d’utilisation

Au sein de l’espace de cours Moodle, le professeur est appelé à mobiliser rapidement les applications dont il a besoin (services de streaming, de QCM, de sondages…). Outre la transparence numérique des outils, le fait que ces derniers puissent être un support commode à la démarche pédagogique des enseignants est ainsi considéré comme un critère sélectif important. Par ailleurs, puisqu’il existe une forte disparité en matière d’appétence pour le numérique, l’utilisation de l’outil doit être simple et intuitive et nécessiter peu de clics. « Il ne faut pas que les solutions éducatives soient un obstacle à l’approche pédagogique. C’est un point fondamental qui permet d’évaluer leur fiabilité sur le long terme », ajoute Olivier Wong. Pour s’en assurer, il est utile d’avoir un relai auprès de l’éditeur afin que d’éventuels problèmes d’utilisation puissent être signalés et résolus.

  1. Se tourner vers les éditeurs qui co-développent les usages

« Afin que l’outil puisse s’appuyer sur une communauté d’utilisateurs qui en garantissent la pérennité, il faut que nous co-construisions des tutoriels d’utilisation et que l’offreur assure une assistance au service des utilisateurs. C’est pourquoi nous entretenons des liens avec différentes entreprises locales, comme Artefacto, spécialisée en réalité augmentée. Nous les aidons, grâce à nos retours, à améliorer leurs fonctionnalités afin que celles-ci soient davantage tournées vers un usage d’enseignement supérieur. Ce qui, in fine, nous sert », pointe Carole Nocéra-Picand. Un point de vue partagé par Marie Bagieu. « Un outil qui ne supporterait pas l’édition d’équations mathématiques ne nous conviendra pas. Sauf s’il est possible qu’il soit adapté à nos exigences. » L’ESITC de Caen compte d’ailleurs plusieurs EdTech parmi ses partenaires. « Puisque nous ne disposons pas de compétences en interne, certaines viennent nous aider à développer des solutions spécifiques, par exemple en adaptive learning. »

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