Depuis 2013, Simplon offre à tous les publics des formations interactives aux métiers de la Tech. À l’ère de l’intelligence artificielle, l’organisme de formation construit également des tuteurs « réflexifs » pour aider les apprenants à mieux se positionner dans leur parcours. Les éclairages de Mathieu Giannecchini, directeur général adjoint.
Quelle est la mission de Simplon ?
Simplon est un organisme de formation dont la vocation est de former toutes les personnes qui le souhaitent, sans prérequis de diplôme, aux métiers du numérique. L’école délivre également des formations destinées aux collaborateurs d’entreprise appelés à affronter les mutations du travail et les changements liés aux nouvelles technologies. Nous avons par exemple accompagné La Poste et la SNCF afin que des postiers ou des cheminots deviennent développeurs web, data analysts… Les formations que nous proposons concernent le développement logiciel, la data, l’intelligence artificielle ou encore les fondamentaux du numérique. Depuis sa création en 2013, l’école a formé 36 000 personnes en France et à l’international et compte aujourd’hui 6000 inscrits en France. Environ 37 % des personnes que nous formons sont des femmes. Nous sommes encore loin de la parité, mais au-dessus de la moyenne nationale de 24 % de femmes présentes dans les professions du numérique.
Vos formations sont dispensées à la fois en présentiel et à distance. Comment les équilibrez-vous ?
Nos formations se déroulent en présentiel (sur nos campus physiques), mais aussi à distance (via notre plateforme pédagogique Simplonline), ou via des modalités hybrides. L’école articule son modèle autour de l’approche par compétences, de la création de projets et de mises en situation. Concrètement, nos parcours contiennent des « simulateurs d’entreprise », c’est-à-dire des études de cas conçues pour être proches des problématiques rencontrées en entreprise. C’est particulièrement pertinent pour des formations qui concernent la cybersécurité par exemple. Lorsqu’ils sont mis en situation, les apprenants reçoivent une notification d’alerte et affrontent une faille qui risque d’impacter leur entreprise. Ils doivent ensuite rendre un travail qui sera évalué à travers un référentiel de compétences. Ce dispositif nous permet de piloter la montée en compétences des apprenants, la remédiation pédagogique et l’individualisation des apprentissages.
Quelle est la place de l’intelligence artificielle dans vos parcours de formation ?
Nous avons rendu systématique une demi-journée d’initiation à l’IA pour l’ensemble des parcours, quel que soit le niveau de l’apprenant. Ce socle commun permet de s’acculturer à l’IA générative et de sensibiliser les apprenants aux bonnes pratiques. Notre position consiste à dire qu’il faut d’abord savoir piloter l’IA pour que celle-ci soit un bon copilote. Certains parcours sont plus approfondis, comme celui qui concerne les métiers du développement IA. Les apprenants, qui doivent connaître les enjeux de modernisation des pratiques, y rencontrent des notions comme la propriété intellectuelle, l’éthique, les bonnes pratiques pour rester maître du code produit…
Quels usages faites-vous de l’IA en tant qu’organisme de formation ?
Nous expérimentons l’IA pour créer des « tuteurs personnalisés » et ainsi moderniser les manières d’apprendre. Puisque notre approche est basée sur la réflexivité, les tuteurs que nous avons construits posent des questions sur le projet ou la mise en situation sur lequel l’apprenant va travailler. L’IA l’interroge ensuite sur les étapes par lesquelles il souhaite passer, son niveau de confiance quant à la mise en œuvre du projet… À la fin du projet, il est de nouveau sollicité par l’IA à travers des questions visant à lui faire prendre conscience des compétences qu’il a acquises. En parallèle, nous sommes en train de construire des « tuteurs techniques » mobilisables à tout moment par les apprenants afin qu’ils puissent être assistés sur des points précis de leur projet. Ces tuteurs seront intégrés à notre plateforme pédagogique. Enfin, nous permettons à nos apprenants de mobiliser l’IA pour travailler sur leurs rendus, mais en encourageant une réflexivité d’usage. Dans le cadre de leurs évaluations, ils doivent ainsi expliquer pourquoi ils ont utilisé l’IA, ce qu’elle leur a permis de résoudre ou de ne pas résoudre.
Comment votre plateforme pédagogique soutient-elle les formations à distance ?
Simplonline est conçue pour matérialiser le cadre de la pédagogie active. Elle contient par exemple des solutions de visioconférence, où les apprenants peuvent se déplacer dans une classe virtuelle, s’entraider, interagir avec les équipes pédagogiques… Par ailleurs, les projets que doivent réaliser les apprenants doivent parfois être collectifs. Au sein de notre plateforme, nous leur mettons à disposition des outils d’interaction comme des messageries, des tableaux blancs interactifs… L’idée est qu’ils puissent aussi travailler et développer leurs compétences transversales, qui sont également évaluées.