L’EAFC de Lyon promeut l’innovation pédagogique en Europe

Porté par le département Innovation, Expérimentation et Recherche de l’EAFC de Lyon, le projet de coopération « Erasmus + KA2 » entend promouvoir, en partenariat avec des acteurs éducatifs européens, l’innovation pédagogique dans les sphères scolaires et universitaires à l’échelle du continent. Les explications d’Agnès Baty, cheffe du département.

Vous avez lancé le projet « Erasmus + KA2 » en novembre 2023. En quoi consiste-t-il ?

Le projet a émergé suite à des mobilités en 2022 à Berlin, Madrid, Rome et Sibiu pour rencontrer différents partenaires potentiels acteurs de l’innovation pédagogique. À Berlin par exemple, où je m’étais rendue il y a quelques années avec une de mes collègues, nous avons rencontré les fondateurs de l’association Cours et Jardins, qui organise des activités pédagogiques et développe une approche d’apprentissage des langues par le corps. Avec l’ensemble de ces partenaires, nous avons pu construire un projet destiné à accompagner l’innovation pédagogique dans les pays européens en partageant nos pratiques et en impulsant une ingénierie d’accompagnement dédiée aux professionnels de l’éducation. Aujourd’hui, le projet, qui est financé à hauteur de 400 000 euros par la commission Erasmus, fédère neuf organisations partenaires et six pays européens (voir encadré).

Quels sont les principaux axes de ce projet ?

Pendant trois ans, les représentants des pays impliqués dans le projet se rassembleront à l’occasion de « transnationales », dont la première s’est déroulée en janvier 2024 à Lyon. D’autres rencontres, plus restreintes, se tiendront également dans les différents pays. Le but est que les équipes de chaque pays observent, au sein des établissements partenaires, des pratiques d’enseignement innovantes et qu’ils rencontrent des organismes institutionnels ou universitaires. Parmi nos partenaires, nous comptons des lycées, des coopératives engagées dans le développement durable et l’inclusion, des universités…  En nous basant sur des activités d’observation et des temps de travail en groupe, nous tenterons de définir « l’innovation pédagogique » et de créer une culture commune autour de cette notion dans un mémento dédié. Par ailleurs, nous travaillerons sur la question de l’accompagnement de l’innovation en observant des organisations et des acteurs impliqués dans ces sujets. Enfin, un dernier axe concerne le développement professionnel des acteurs de l’innovation. Ici, il s’agit d’identifier les missions des accompagnateurs de l’innovation en vue de produire un référentiel de compétences ainsi qu’un référentiel de formation.

Lors de la première transnationale, quelles initiatives ont été mises en valeur auprès de vos partenaires européens ?

Nous avons fait découvrir à nos partenaires des établissements innovants comme le Lycée La Martinière-Duchère, qui a engagé des expérimentations de nouveaux espaces d’apprentissage, le lycée Aragon-Picasso de Givors, qui a construit un tiers-lieu d’innovation pédagogique intégrant notamment des espaces de co-working, ou encore le collège-lycée Elie Vignal de Caluire-et-Cuire, qui accueille des élèves handicapés. Durant cette transnationale, nous avons également organisé des ateliers de découverte de pratiques enseignantes sur des thèmes comme la facilitation visuelle, l’agrémentation des cours ou encore l’usage de l’intelligence artificielle en classe. Ces moments de partage permettent d’inspirer de nouvelles pratiques à des professionnels de l’éducation qui ne disposent pas toujours de cellules de soutien à l’innovation (comme les CARDIE en France) au sein de leur établissement.